Mort de la doyenne de la chanson française Léo Marjane à 104 ans

Léo Marjane crédit : BERTRAND GUAY / AFP - 1280
Léo Marjane est morte à 104 ans d'une crise cardiaque. © BERTRAND GUAY / AFP
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avec AFP , modifié à
Léo Marjane a été une vedette des années 1940.

Léo Marjane, vedette des années 1940 et doyenne de la chanson française, est morte dimanche d'une crise cardiaque à 104 ans, a annoncé lundi à l'AFP son fils, Philippe de Ladoucette. "Ma mère est morte hier soir (dimanche soir) chez elle à Barbizon d'une crise cardiaque", a dit Philippe de Ladoucette. 

Des chansons à succès. Léo Marjane, née Thérèse Gendebien, a enregistré plus de 180 chansons entre 1932 et le milieu des années 50. En 1937, avec sa voix chaude et envoûtante de contralto et sa diction au phrasé jazzy très moderne, elle enregistre son premier grand succès, La Chapelle au clair de lune. "Le disque se vendait comme des petits pains, ça a été un véritable succès", confiait-elle à l'AFP en 2012, quelques jours avant de fêter ses cent ans. Les succès s'enchaînent : elle chante à Bobino, à l'ABC, chez O'Dett, ou encore au Shéhérazade, des établissements plus intimistes où elle séduit petit à petit un public de plus en plus fidèle.

"Je peux dire que j'ai introduit le jazz en France." Elle part ensuite aux États-Unis où elle sillonne le pays pendant 5 ans. Elle est l'une des rares françaises à interpréter des morceaux de grands compositeurs américains comme Cole Porter ou Duke Ellington. Elle a notamment enregistré le célèbre Over the Rainbow de Cole Porter.

"Je peux dire que j'ai introduit le jazz en France. Dans les années 30, nous étions, Jean Sablon, Jacqueline François et moi, les trois artistes français qui venions chaque année chanter aux États-Unis, où chaque hôtel avait son cabaret", racontait-elle dans un entretien au Point en 2012.

Un retour en France un peu trouble. De retour en France pendant l'Occupation, elle devient l'une des grandes vedettes de la France occupée. En 1941, elle connaît notamment un immense succès avec Seule ce soir, une chanson où se reconnaissaient les Françaises dont le mari était prisonnier de guerre en Allemagne. À la Libération, on lui reproche d'avoir chanté dans des cabarets fréquentés par des officiers allemands et à Radio-Paris. Elle est jugée et acquittée.