Mort de Johnny Hallyday : l’Elysée n’exclut pas un hommage national

© NICOLAS TUCAT / AFP
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Après la mort de l’immense star que fut Johnny Hallyday, la présidence de la République réfléchit au moyen de rendre hommage au chanteur. En précisant que tout sera décidé en accord avec sa famille. 

Faut-il rendre à Johnny Hallyday un hommage national en bonne et due forme ? La question se pose après l’annonce, très tôt mercredi matin, de la mort du chanteur, qui suscite une immense émotion dans le pays. Après un long communiqué très rapidement rédigé par Emmanuel Macron, l’Elysée a fait savoir que le président de la République et son épouse se rendraient aux obsèques de la star, dont la date n’a pas encore été fixée. Mais désormais, se pose la question des formes que peut prendre l’hommage officiel de la présidence de la République à Johnny.

"Rien ne se fera sans l’accord de la famille". L’Elysée n’exclut ainsi pas d’organiser un hommage national. "Rien n’est décidé pour l’instant, car rien ne se fera sans l’accord de la famille, qui a naturellement d’autres préoccupations immédiates", a précisé la présidence au Figaro. Pour Françoise Nyssen, la ministre de la Culture, l’Etat se doit en tout cas de rendre un hommage officiel au chanteur, mais aussi à l’écrivain Jean d’Ormesson, décédé la veille. "Ils méritent que l'on voit avec leur famille comment faire. Ce sont vraiment des personnages clés dans notre univers, dans notre imaginaire, ils vont rester avec nous", a-t-elle déclaré mercredi matin sur Europe 1.

De Chaban-Delmas à Simone Veil en passant par le Commandant Cousteau. Emmanuel Macron peut donc décider d’organiser un hommage national. La décision lui revient, et elle est inscrite au Journal officiel. Cet hommage est relativement rare. Il est réservé aux militaires tombés dans l’exercice de leurs fonctions et aux illustres personnages de la nation. A des hommes politiques, comme Jacques Chaban-Delmas (2000), Michel Rocard (2016) ou plus récemment Simone Veil (2017), ou des scientifiques, comme le Commandant Cousteau, ou des intellectuels, comme Stéphane Hessel oui André Malraux, en 1976. Mais pour un chanteur de variétés, cette décision serait inédite.

La cérémonie est traditionnellement organisée dans la cour d’honneur des Invalides, mais elle peut aussi avoir lieu  au Panthéon ou dans d’autres lieux symboliques. Comme ce fut le cas en octobre 2016, à la Colline du château, près de Nice, pour les victimes de l’attentat du 14-Julllet.

 

Obsèques nationales ou deuil national, peu probable

Le président de la République a d’autres possibilités d’hommage. Les obsèques nationales sont le degré supérieur à l’hommage. Elles relèvent d’un décret du président, et c’est l’Etat qui prend à sa charge l’ensemble des frais engagés. Enfin, l’Elysée peut décréter un deuil national, mais en l’espèce, c’est plus qu’improbable. Au cours du 20ème siècle, le deuil national n’a été décrété que huit fois. Les trois dernières fois, c’était pour les attentats de Charlie Hebdo, du 13-Novembre et du 14-Juillet. 

Les huit deuils nationaux décrétés au 20ème siècle :
- 9 mars 1930, après des inondations meurtrières dans le Sud de la France
- 12 novembre 1970, après la mort du général De Gaulle
- 6 avril 1974, après la mort de Georges Pompidou
- 11 janvier 1996, après la mort de François Mitterrand
- 14 septembre 2001, après les attentats du 11-Septembre à New York
- 8 janvier 2015, après l'attentat contre Charlie Hebdo
- 15, 16 et 17 novembre, après les attentats du 13-Novembre à Paris et Saint-Denis
- 16, 17 et 18 juillet, après l'attentat du 14-Juillet à Nice