Mort d'Alain Jessua, réalisateur de "Traitement de choc" avec Delon

Alain Jessua a fait tourner les plus grandes stars, comme Gérard Depardieu, Alain Delon, Annie Girardot, Patrick Dewaere, ou Jean Rochefort.
Alain Jessua a fait tourner les plus grandes stars, comme Gérard Depardieu, Alain Delon, Annie Girardot, Patrick Dewaere, ou Jean Rochefort. © Capture d'écran Twitter
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avec AFP
Le réalisateur Alain Jessua est décédé jeudi à 85 ans. Il avait été placé en réanimation depuis un mois en raison d'une double pneumonie.

Le cinéaste Alain Jessua, qui a réalisé dix films dont Traitement de choc (1973) et fait tourner les plus grands acteurs d'Alain Delon à Patrick Dewaere , est mort jeudi à 85 ans, a annoncé sa compagne, la journaliste Régine Magné. "Alain Jessua, mon si grand et si bel amour depuis 30 ans, s'est éteint ce soir à l'hôpital d'Evreux où il avait été placé en réanimation depuis un mois en raison d'une double pneumonie", a-t-elle déclaré à l'AFP.

Il fait tourner les plus grands. Né le 16 janvier 1932 à Paris, Alain Jessua débute à 19 ans dans le cinéma comme stagiaire sur le film Casque d'or de Jacques Becker, avant de travailler comme assistant sur des films d'Yves Allégret et de Max Ophüls. "Je considère Ophüls comme un maître; il m'a appris la direction d'acteurs", disait à Télérama en avril le réalisateur qui au cours de sa brève filmographie a fait tourner les plus grandes stars, comme Gérard Depardieu, Alain Delon, Annie Girardot, Patrick Dewaere, Michel Serrault, Nathalie Baye, Jean Rochefort. En 1956, son premier court métrage, Léon la lune, film muet sur la journée d'un clochard parisien, obtient le prix Jean Vigo.

De nombreux prix. Après ce succès, il tourne son premier long métrage, La Vie à l'envers (1964), avec Charles Denner et Jean Yanne, dont c'est l'une des toutes premières apparitions à l'écran. Ce portrait d'un agent immobilier qui sombre dans la solitude jusqu'à la folie lui vaut le prix du meilleur film étranger au festival de Venise. Il obtient ensuite le prix du scénario au festival de Cannes en 1967 pour son deuxième long métrage, Jeu de massacre avec Jean-Pierre Cassel et Michel Duchaussoy.

Pour la Cinémathèque, qui lui a consacré une rétrospective en avril, "Jessua a toujours été un cinéaste prémonitoire et intuitif dont la majorité des films a abordé des thèmes qui font encore l'actualité aujourd'hui : l'obsession du tout-sécuritaire, l'exploitation des travailleurs immigrés, la société-spectacle, la mise en scène des criminels, la peur de vieillir, l'aspiration à une forme d'éternité qui vampiriserait la jeunesse". Il avait aussi pour thèmes de prédilection : l'angoisse, la fascination pour la folie et la dénonciation des dangers de la science. Alain Jessua avait fini par se tourner vers l'écriture, avec huit romans.