"Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran" : "À la fin de la pièce, il y a des gens qui ont le sourire aux lèvres"

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Guillaume Perrodeau
Chez Anne Roumanoff, l'écrivain évoque la pièce de théâtre "Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran", dont il est l'auteur et qu'il joue, au Théâtre Rive Gauche, à Paris, depuis le 5 septembre.

Ses œuvres sont traduites dans le monde entier. Éric-Emmanuel Schmitt, qui a gagné ses lettres de noblesse grâce à ses pièces de théâtre et ses romans, monte sur scène depuis le 5 septembre. Il est sur les planches pour 30 représentations de Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, l'adaptation de sa propre oeuvre, au Théâtre Rive Gauche, à Paris. Chez Anne Roumanoff lundi, il raconte le sous-texte de cette pièce, qui met en scène un adolescent juif et un épicier musulman.

Éric-Emmanuel Schmitt, sur scène "par hasard". La pièce Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran a connu une longue vie au théâtre, portée sur scène par Bruno Abraham-Kremer dès 2001. Mais depuis quelques années, c'est Éric-Emmanuel Schmitt, lui-même qui la joue sur scène. L'écrivain est devenu comédien, presque par hasard. "Francis Lalanne jouait ce texte, mais il ne pouvait pas assurer certains soirs, parce qu'il avait signé des galas de chanson", indique l'écrivain. Éric-Emmanuel Schmitt l'a donc remplacé au pied levé et, pris par le virus de la comédie, il a décidé de poursuivre l'aventure.

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"Deux êtres qui vont au-delà des apparences". Dans ce texte, on retrouve des thèmes chers à l'écrivain, auteur du "Cycle de l'invisible" sur la spiritualité. Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran raconte l'amitié entre un adolescent juif et un épicier musulman. Un texte sur la tolérance, contre l'islamophobie et l'antisémitisme. "Ce sont deux êtres qui vont au-delà des apparences", souligne Éric-Emmanuel Schmitt. "L'épicier voit l'enfant au-delà de sa religion : il voit sa détresse, l'absence du père qui est dépressif, le manque de femme", détaille-t-il, "et de l'autre côté, Moïse voit l'épicier comme une source de bonté, de sagesse : le père qu'il n'a pas".

"J'ai l'impression qu'ils ont compris ce que dit monsieur Ibrahim". Un récit sur l'ouverture, le dialogue et le partage, qui avait également connu une vie sur grand écran, en 2003, grâce au réalisateur François Dupeyron. À cette occasion, Omar Sharif avait reçu le César du meilleur acteur en 2004, pour le rôle de monsieur Ibrahim. "À la fin de la pièce, il y a des gens qui ont le sourire aux lèvres", raconte Éric-Emmanuel Schmitt, "j'ai l'impression qu'ils ont compris ce que dit monsieur Ibrahim", notamment sur l'idée de bonheur.