Mondial du tatouage : les mandalas et les couleurs ont la cote

Une tatoueuse lors du Mondial du tatouage de 2015, à Paris.
Une tatoueuse lors du Mondial du tatouage de 2015, à Paris. © JOEL SAGET / AFP
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Marianne Skorpis , modifié à
A l’occasion du Mondial du tatouage à Paris, deux spécialistes évoquent les styles et les dessins les plus prisés du moment.

Des aiguilles, de l’encre et de la créativité. Le Mondial du tatouage a débuté vendredi à la grande halle de la Villette, à Paris. Cet événement durera trois jours, au cours desquels des centaines de personnes pourront s’offrir les services de tatoueurs reconnus des quatre coins du globe. Motifs, emplacement, couleur : quelles sont les grandes tendances du tatouage ? Thibaut, manager d’un salon, et Lucie Babayan, tatoueuse au salon Marquis the Original de Lyon, font le point pour Europe1.fr.

Les doigts, les poignets et les phalanges. Thibaut voit passer de plus en plus de personnes désireuses de se faire tatouer une grande partie du corps, par exemple le dos. Mais les petites pièces restent les plus demandées, notamment sur les doigts et les poignets. Lucie Babayan estime que les tatouages sur le poignet représentent "de 70 à 80%" des demandes faites à son salon. "Ce sont très souvent des lettres et des étoiles", précise la tatoueuse. "On voit beaucoup de personnes qui, pour leur premier tatouage, choisissent les doigts, les mains ou même la gorge. Avant, ils demandaient souvent la cuisse, le dos ou le ventre", confirme Thibaut. Le manager estime que le choix de ces emplacements très visibles est influencé par certaines célébrités, que ce soit des musiciens ou des personnes issues de la téléréalité. Comme Lucie Babayan, il rappelle que ce type de tatouage, très exposé, ne se fait pas à la légère. Il met notamment en garde les plus jeunes, âgés de tout juste 18 ans, qui ne se rendent pas forcément compte que ces dessins ostensibles vieillissent mal et pourront leur porter préjudice dans le monde du travail.

Les mandalas et autres motifs ornementaux. Les mandalas sont très demandés en ce moment. Ces dessins complexes et raffinés, qui ressemblent à des rosaces, sont composés de plusieurs cercles concentriques ornés de motifs graphiques, de lignes, de points et parfois de pétales de fleurs. Le mandala, qui fait également fureur dans les coloriages pour se détendre, vient du bouddhisme et de l’hindouisme. Il représente l’univers dans son équilibre et sa globalité. "Comme le mehndi (des motifs sophistiqués venus d’Inde et tatoués sur les mains, ndlr), c’est un tatouage qui est plus esthétique et ornemental, plutôt que significatif", explique Thibaut. "Il est fait pour être beau sur le corps." Pour Lucie Babayan, ce sont des motifs "purement décoratifs", qui peuvent être modifiés au gré des envies de chacun. "Il est assez simple de se l’approprier", résume-t-elle.

Le japonais et le old-school américain, des indémodables. Le style old school, venu de l’autre côté de l’Atlantique, est un autre classique qui a toujours la cote. Roses, motifs marins, cerfs, hirondelles et animaux en tous genres avec des contours marqués sont tatoués individuellement ou associés dans des compositions plus élaborées. Selon Thibaut, "c’est un genre qui a toujours existé, et pas un effet de mode". Les tatouages issus de la tradition japonaise connaissent eux aussi un succès constant. Ils constituent des fresques débordantes de dragons et qui racontent toute une histoire, qui s'étendent parfois des épaules jusqu'aux cuisses.

_ 비도 온다고 하니 나름 #감성타투 올려봅니다☔️

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Des couleurs plus subtiles en liberté. La couleur n’est pas nouvelle, mais elle se diversifie, autant en termes de palettes que dans la manière dont elle est utilisée. Elle s’échappe et déborde du cadre des motifs, comme de la peinture qui coulerait, et se décline dans des teintes pastels ou claires moins tranchées qu’auparavant, et qui rappellent l’aquarelle. Thibaut voit deux raisons à cette tendance : la développement des encres de couleur et l’essor de tatoueurs au style plus personnel et singulier. "Avant, les gens avaient peur que la couleur vieillisse mal. Ils étaient frileux à ce sujet mais depuis, la qualité des encres a augmenté." Le manager évoque également le cas de tatoueurs venus d’écoles d’art, qui se sont tournés plus tardivement vers l’aiguille."“Ils ont une patte plus personnelle et cassent les codes du tatouage traditionnel", s’enthousiasme-t-il.