Michel Delpech : sa vie, entre dépression, maladie et religion

© JOEL SAGET / AFP
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T.M.
Le chanteur est mort, samedi soir, d'un cancer de la gorge et de la langue. Jusqu'au bout, il était resté optimiste.

Il y a quelques mois encore, il espérait revenir sur scène. "A une seule condition, que ma voix soit parfaite", avait-il précisé. Samedi soir, Michel Delpech est décédé des suites d'un cancer de la gorge et de la langue, diagnostiqués en février 2013.

Un parcours accidenté. Hospitalisé depuis un an à Puteaux, il recevait chaque jour lettres et cadeaux de fans, autant de signes qui l’aidaient à surmonter la souffrance. Loin de s’attarder sur son sort, il s’était emparé de la maladie comme d’une occasion de corriger un parcours qu’il disait lui-même largement accidenté. "Je n’ai pas mené la vie la plus saine qu’il soit, mais c’était une vie très créative, heureuse. Ce 're-cancer' ne m’a pas brisé, il m’a grandi", racontait cet incroyable faiseur de tubes. Issu d’une famille modeste, il avait fait sienne la devise des années 60 : "Sexe, drogue et Rock & Roll", dilapidant l’argent, consommant alcool, filles faciles et cocaïne. "Je collais à une image qu’on m’imposait, le prince charmant, le chanteur pour filles avec ses chemises à pois. J’avais en moi un mélange d’orgueil et d’arrogance mais aussi de pureté", avouait-il.

La dépression puis le renouveau. En 1978, c’est la chute. Michel Delpech tombe dans la dépression quand sa femme lui annonce qu’elle le quitte. Pour s’en sortir, il se tourne vers l’hindouisme et consulte des voyants. Au début des années 1990, c’est le retour en grâce. Il rencontre Geneviève, qu’il épouse. Avec elle, il retrouve le chemin de la scène. Toujours en quête spirituelle, il découvre alors la religion.

Venu parler de son ouvrage J'ai osé Dieu, publié en 2013 aux Éditions Presses de la Renaissance, Michel Delpech expliquait sur Europe 1 son rapport à la foi et sa pudeur sur ce sujet. "Je n'en parlais pas à ma famille, parce que les gens sont plutôt agnostiques dans ma famille. Ils avaient la crainte que ce genre de recherche ne me fasse plus de mal que de bien. Mais au fond de moi, il y a une joie profonde, un apaisement", disait-il. C'est donc apaisé qu'il s'est éteint samedi.

>> Une édition spéciale lui est consacré dimanche sur Europe 1, de 12h45 à 15h.


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