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A.D
Dans son dernier titre "La vieille dame", c'est le portrait d'une France sur le déclin et pensant au passé après avoir été rebelle et révolutionnaire, qui est dépeint par le chanteur.
INTERVIEW

Dans sa chanson La vieille dame, sortie en fin de campagne présidentielle, Maxime le Forestier dresse le portrait d'une dame un peu "vieille France". Cette chanson, prélude à un probable futur album, est bel et bien politique. Car c'est effectivement la France qui se cache sous le visage frileux de la dame. Le chanteur s'en est expliqué samedi dans L'émission C'est arrivé cette semaine.

Peur. "Ça fait des années que je trouve qu'il y a des comportements de frousse, de peur, de repli sur soi qui me rappellent les vieilles dames", commente l'artiste. Ses mots constatent des peurs et un immobilisme ambiant. (Elle a peur / Peur de l'étranger, de l'étrange / Peur de tout c'qui la dérange / Peur des temps nouveaux / Peur qu'un voyou la déleste / Des trois bijoux qu'il lui reste). Il explique ne pas avoir pour autant voulu passer pour un donneur de leçons : "ce n'est pas le rôle des chansons. En revanche, si ça peut attirer la réflexion et le débat, je suis content", indique le chanteur de 68 ans. 

Quel avenir ? C'est le dernier couplet qui lui a donné du fil à retordre, celui qui parle du futur. "Il faut bien la projeter dans l'avenir mais qu'est ce que j'allais lui faire ? Une opération de chirurgie esthétique, lui mettre du botox, lui trouver un amant ? Hormis l'euthanasie, j'ai à peu près tout envisagé." Le choix s'est porté sur une éternelle jeunesse, qui s'incarne tous les cinq ans, via l'élection présidentielle. "C'est surtout que ça la distrait de nommer un dirigeant, mais on a l'impression que ça ne va pas plus loin."

L'envers de "La maison bleue". La chanson au constat obscur est un peu le contraire de son tube La maison bleue. (On y vient à pied / On ne frappe pas / Ceux qui vivent là / Ont jeté la clé). "Je décrivais une maison de hippies dans les années 70 dans l'endroit le plus moderne du monde. De l'autre côté, j'ai décrit 40 ans plus tard un pays un peu vieillissant, un peu fatigué, qui a des doutes." 

Cette chanson sur la France est aussi la première d'un d'album à venir. "On s'appelle avec (Alain) Souchon de temps en temps", dit-il, disant travailler avec modération. L'album entier ne devrait pas être si morose mais pour en voir le résultat, il faudra attendre quelques mois.