Marianne Faithfull au Bataclan avec une chanson-hommage aux victimes du 13-Novembre

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avec AFP
Sollicitée pour être parmi les premières à revenir jouer au Bataclan, rouvert le 12 novembre avec le concert de Sting, elle n'a pas hésité : "Cela ne sert à rien d'avoir peur"

C'est au Bataclan, évidemment, que la Parisienne d'adoption Marianne Faithfull devait chanter pour la première fois sa chanson "They Come At Night" écrite en mémoire des victimes des attentats du 13 novembre 2015.  "Pour moi, c'est un concert important, il y a beaucoup de choses dont je dois faire le deuil (...) à travers la musique et à travers les mots", dit-elle en début de concert, tout de noir vêtue, une canne à la main.

L'Anglaise commence par rendre hommage à Leonard Cohen, un si "grand homme", en reprenant son titre "Tower Of Song". Puis arrive la chanson écrite au lendemain des attentats de Paris, chez elle, dans son appartement près de la gare Montparnasse. Des accords rock pour dénoncer ceux qui ont voulu tuer "la musique" et la fête. Sollicitée pour être parmi les premières à revenir jouer au Bataclan, rouvert le 12 novembre avec le concert de Sting, elle n'a pas hésité : "Cela ne sert à rien d'avoir peur", avait-elle confié en octobre au sujet de la salle parisienne, où elle a déjà chanté par le passé et été voir Jane Birkin en concert.

L'égérie du "Swinging London" des années 60 cultive, à bientôt 70 ans, une belle élégance rock, allumant plusieurs cigarettes sur scène et livrant une version bien rugueuse de "Broken English" au milieu de titres plus récents, tirés notamment de son dernier album studio paru en 2014. Mais avec les années, certaines choses changent : elle doit maintenant lire les paroles posées sur un pupitre à côté d'elle et s'asseoir de temps en temps dans un large fauteuil installé au milieu de la scène.

La chanteuse à l'inimitable voix rauque peut s'appuyer sur un quatuor de musiciens efficace où le violon est magistralement tenu par Warren Ellis, compère habituel de Nick Cave, et les claviers par le chanteur Ed Harcourt, qui avait aussi assuré la première partie en solo. Une formation capable de monter le volume pour aller se promener dans le "coin des junkies" (avec le titre "Sister Morphine") mais aussi d'une jolie douceur folk pour l'incontournable "As Tears Go By", la chanson signée Richards/Jagger qui avait lancé la jeune Marianne Faithfull en 1964, alors qu'elle n'avait que 17 ans.