Marc Lavoine : "Mes parents ont peut être raté leurs rêves mais ils ont réussi les miens"

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A.D , modifié à
Artiste complet, mari comblé, Marc Lavoine était l'invité d'Isabelle Morizet dimanche. Ses prochains défis : un conte à la rentrée puis la réalisation d'un film.

Il photographie son ombre, "un autoportrait caché". Il chante, écrit, joue au théâtre comme au cinéma, peint, fait des collages. Pourtant Marc Lavoine confie dans la presse n’être ni chanteur, ni acteur, ni écrivain. « Je suis un peu tout ça à la fois. Je n’aime pas trop l’idée d’être réduit à une fonction officielle" dit ce touche à tout, au micro d'Isabelle Morizet, dimanche dans Il n'y a pas qu'une vie dans la vie.

Enfance heureuse en banlieue. L'artiste remarque que le "tout" revient pour beaucoup à "rien". "Ce n’est pas vrai, proteste-t-il. Je crois qu’il faut du temps mais il faut se jeter à l’eau." Pour Marc Lavoine, ce sont les mots qui ont servi de véhicule du départ, ça faisait partie de mon ADN. Je ne crois pas qu’on choisisse d’être amoureux des mots. On tombe sur un livre, sur un film. Il y des films qu’on regarde et il y a des films par lesquels on est transporté." C'est d'ailleurs le cinéma qui l'attire au départ. Il dit à ses parents qu'il veut être acteur. "Au bout de trois minutes, ils ont dit d’accord." Il quitte son enfance et son adolescence heureuse en banlieue à 16 ans. Pour boucler les fins de mois de sa jeune carrière, Lavoine est placeur à l’Olympia. Il y vit presque et passe des auditions.

Un conte musical en septembre. Mais la compétition, se battre pour des rôles est "au-dessus de [s]es forces. J’étais habitué au collectif, au football, aux réunions de mes parents et l’idée des troupes de théâtre." Il prend alors un autre chemin, la musique. Avant de revenir au cinéma plus tard, sous l'égide de Chabrol. L'an dernier, toujours caméléon, il a écrit un roman à succès L'homme qui ment et s'apprête à sortir, en septembre, un conte musical Les souliers rouges. Peut-être encore cette addiction aux mots.

Père communiste, épouse princesse. Peut-être aussi parce que sa vie est un livre. Son père Lucien, était militant communiste alors que lui est marié à une princesse de l’aristocratie polonaise, Sarah Lavoine. Ils sont ensemble depuis 22 ans et ont eu 3 enfants (Marc Lavoine avait déjà un fils, Simon). "Tomber amoureux, c’est quelque chose qui nous arrive. Une personne vous attrape. Vous êtes amoureux d’un visage, il ne vous quitte plus. Il n’y a pas de dictatures dans la relation amoureuse. C'est une successions de chagrins, de passions, de hauts et de bas, d’affection."

Réaliser un film inspiré de la vie de son père. En plus de ses projets de livres, l'auteur-acteur se lance un nouveau défi : celui de réaliser son premier film, à partir de son roman L'homme qui ment. Un roman qui parle de son père et qui devrait être incarné par l'acteur Pio Marmaï. Un père qui a fait la guerre d’Algérie, en tant qu'éclaireur puis comme infirmier. Un père qui travaillait à l’hôpital et qui un jour a été mis en joue par un type qu’il avait soigné, qui l’a reconnu et qui lui a mis un simple coup de crosse alors que toute sa compagnie s’est fait tuer. Un père séducteur aussi. 

Enfant obèse. "Séducteur mais pas dragueur", précise Marc Lavoine, qui lui ne s’estime pas comme tel, malgré son rôle dans Le Cœur des hommes. "On s’endort avec nos doutes et le matin on est bien obligé de s’armer de ses convictions." Ses doutes pourraient venir de l'enfance où, obèse, on l'appelait gras double en classe, ou de l'envie profonde de sa mère d'avoir une fille, Brigitte. Finalement, en étant mal parti, tout s'est arrangé au mieux. "Mes parents ont peut être rater leurs rêves mais ils ont réussi les miens."