Louis Bertignac sort l'album "Origines" : "Ce sont les morceaux que j'ai adorés à 15, 16 ans"

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Aurélie Dupuy , modifié à
L'ex Téléphone revient à ses morceaux de jeunesse. Il y a ajouté sa patte en revisitant tous les textes et en jouant de tous les instruments.
INTERVIEW

Poster de Woodstock sur les murs et vinyles étalés dans une chambre d'adolescent. Cette image est celle de la pochette qui illustre le nouvel album de Louis Bertignac, Origines. L'ex membre de Téléphone a enregistré des reprises et adaptations de pointures telles que Bob Dylan, les Stones, George Harrison des Beatles ou encore Police. Pour évoquer cet album qui lui permet de revivre ses coups de foudre d'ado, Louis Bertignac était dimanche l'invité de Patrick Cohen dans l'émission C'est arrivé demain.

Une sorte de "back to basics". Peut-on renier ce qu'on a adulé ? Pour le rockeur français, la réponse est non puisqu'il revient clairement à ses basiques : "Ce sont les morceaux que j'ai adorés à 15, 16 ans. L'idée, c'était d'être dans ma chambre de l'époque". Car c'est bien lui, barbe et cheveux blancs, qui est assis par terre, guitare à la main, dans son décor d'époque. Il le glisse lui-même : "Malheureusement, sur la pochette, j'ai mon âge", soit 64 ans. Mais les chansons chantées aujourd'hui l'ont construit. "Elles m'ont fait, pas seulement ces chansons-là, mais ces gens-là, les interprètes de ces morceaux." 

Des textes décalés. En version Bertignac, les chansons sont traduites en français. While My Guitar Gently Weeps des Beatles devient Et ma guitare...."J'ai réussi à adapter une histoire qui ressemble pas mal à l'originale." Mais le musicien a poussé le jeu un peu plus loin en n'interprétant pas uniquement la partition du guitariste. "Je joue de tout, j'adore ça."

Dans la même veine, le titre Cocaïne popularisé par Clapton devient Coquine. "Ça m'amuse et ça s'impose", glisse le chanteur qui estime que désormais la chanson s'adapte à toutes les drogues et non plus seulement à la cocaïne. "La coke, j'ai jamais touché, enfin une fois ou deux, mais j'aime pas du tout, ça ne me réussit pas, je suis déjà trop nerveux", avoue-t-il, avant de souligner que sa traduction permet d'adresser la chanson "aux filles".

Faute d'accords...juridiques. Au bout du compte, le rockeur collectionne quatorze titres et confie qu'il aurait aimé pouvoir en aligner d'autres, mais que ses envies n'ont pas toujours pu être concrétisées, faute d'accord. "J'avais fait Sexy Sadie des Beatles, qui a été refusée. J'ai eu un refus des Stones pour Dead Flowers et puis j'ai insisté et ils ont fini par accepter. J'ai eu une non-réponse pour Led Zeppelin. J'ai été surpris parce-que ce sont des copains. Je les ai croisés souvent sauf que je n'ai pas leur numéro donc c'est passé par les maisons de disques", raconte-t-il. Il a donc dû abandonner son enregistrement de Kashmir, presque finalisé. "Vous êtes obligés de faire une belle maquette et de traduire votre texte en anglais" pour le soumettre aux ayant droit, explique le musicien. 

Reste qu'avec un album de reprises revisitées dans le texte, le chanteur estime n'avoir "jamais fait un album aussi personnel. Les musiques ne sont pas de moi, mais avec les textes, j'ai raconté ma vie comme je ne l'ai jamais fait dans aucun album", conclut-il avant de promettre des concerts pour 2019.