L'exposition Rodin au Grand Palais en trois œuvres

  • Copié
Guillaume Perrodeau , modifié à
Si tout le monde connaît "Le Penseur", l'exposition qui se tient jusqu'au 31 juillet recèle également de nombreux autres joyaux du sculpteur français.

Visage tourné vers le sol, regard dans le vide et coude droit posé sur le genou gauche, Le Penseur est incontestablement l'oeuvre la plus connue d'Auguste Rodin avec Le baiser. Du 22 mars au 31 juillet 2017, l'oeuvre est visible au Grand Palais, à Paris, mais entourée de dizaines d'autres qui méritent également le coup d’œil ! Pour Europe1.fr, Antoinette Le Normand-Romain, co-commissaire générale de l'exposition, commente trois autres sculptures d'Auguste Rodin qui permettent d'appréhender le talent du maître dont on célèbre en 2017, le centième anniversaire de sa mort.

Les bourgeois de Calais

épreuve moderne (1889-2005), plâtre moderne, Paris, Musée Rodin (photo Christian Baraja)

bourgeois

"C'est une sculpture très différente des œuvres du début de sa carrière car elle représente un groupe. Six hommes qui se sacrifient pour sauver la ville de la destruction. Les expressions des bourgeois qui renvoient toutes à un sentiment bien particulier, et leur disposition (ils ne se regardent pas) donne à la scène une dimension universelle et en même temps très forte."

Balzac

1898, plâtre, Paris, Musée Rodin (la photo ci-dessous est une photo AFP prise en 2014 au MoMA de New York)

balzac

"Commandé par Emile Zola, alors à la tête de la Société des gens de lettres, ce monument dédié pour rendre hommage à l'écrivain fit scandale. Auguste Rodin débarrasse l'oeuvre de tout ce qu'il juge inutile et fait des choix forts. Aucun livre n'est présent et on ne voit même pas les mains de Balzac, ce qui paraît impensable pour les gens de l'époque, alors que la sculpture doit être un hommage à un écrivain. Le monument à Balzac n'est pas compris et les critiques se déchaînent contre ce bloc jugé monstrueux et la Société des gens de lettres va même jusqu'à refuser la sculpture qu'elle avait pourtant commandé."

L'homme qui marche

1899, agrandissement 1907, bronze, Paris, RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandoski

hommemarche

"C'est grâce à cette oeuvre que beaucoup de sculpteurs et d'artistes ont découvert Rodin. L'homme qui marche se dresse comme une grande référence. On retrouve évidemment cet écho dans L'Homme qui marche I d’Alberto Giacometti. Elle symbolise aussi le travail de l'artiste, qui instaure l'idée que le fragment était une oeuvre à part entière."