Les tags sur l'oeuvre d'Anish Kapoor, vandalisée, vont finalement être effacés

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B.W. avec AFP , modifié à
Les inscriptions sauvages réalisées sur la sculpture surnommée le "Vagin de la reine" de l'artiste britannique Anish Kapoor vont finalement être effacées.

Les inscriptions, dont certaines à caractère antisémite, sur la sculpture d'Anish Kapoor "Dirty Corner", installée dans le parc du château de Versailles, vont être effacées "sous le contrôle de l'artiste", a annoncé vendredi l'Etablissement public. Surnommée le "vagin de la reine" par certains médias, la sculpture monumentale, une trompe d'acier de 60 m de long à la connotation sexuelle évidente, a été vandalisée trois fois depuis juin, dont deux ces dernières semaines.

Une intervention sous contrôle de Kapoor. L'artiste avait demandé dans un premier temps à ce que les insultes antisémites ne soient pas retirées, estimant que désormais "ces mots infamants faisaient partie" de l'oeuvre. Venu constater les dégâts, Anish Kapoor avait ensuite nuancé son propos, estimant qu'il "avait besoin de temps pour décider". Il avait fait part de sa "grande tristesse" et évoqué un "enterrement de la culture". Mais cette décision de conserver les inscriptions avait déplu à l'élu versaillais Fabien Bouglé, qui a porté plainte contre l'artiste pour "incitation à la haine raciale", début septembre.

Dans son communiqué, l'Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles annonce que l'oeuvre "fera l'objet dans les tout prochains jours d'une intervention, sous le contrôle de l'artiste, pour en dissimuler les dégradations".

Des tags, dont certains antisémites. La sculpture a été dernièrement dégradée le 6 septembre par de nombreuses grandes inscriptions à la peinture blanche : "La reine sacrifiée, deux fois outragée", "SS Sacrifice Sanglant", "le deuxième VIOL de la Nation par l'activisme JUIF DEVIANT". Ou encore "Juifs tradis et Kabbalistes: ce taré vous met en danger". Quatre jours plus tard, malgré les mesures de surveillance mises en place, la phrase "Respect Art as U trust God" ("Respecte l'art comme tu crois en Dieu") avait été inscrite en grandes lettres à la peinture rose sur la partie inférieure de "Dirty Corner".

Après cette énième dégradation, le plasticien britannique d'origine avait réclamé à l'Etat d'assurer la sécurité de son œuvre jusqu'à la fin de l'exposition prévue au Château de Versailles, soit jusqu'au 1er novembre. Il avait été reçu par François Hollande qui avait condamné fermement ces atteintes à la sculpture de l'artiste.