Mort de Johnny Hallyday : "C'est comme si une part de nous était partie"

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Aurélie Dupuy , modifié à
Chaque Français a un part de Johnny en héritage. Sur Europe 1, nous avons donné la parole à ses fans, qui l'ont connu, vu sur scène, ou tout simplement aimé.

"On a tous en nous quelques chose de Johnny", a écrit Emmanuel Macron dans la nuit de mardi à mercredi, après avoir pris connaissance de la mort de l'icône Johnny Hallyday, à 74 ans. Comme artistes et politiques, ce sont les Français qui sont touchés par le départ d'un idole, d'une figure nationale. Ils ont été nombreux à témoigner au micro d'Europe 1 de ce qu'a représenté le chanteur dans leur vie.

"On frémissait tous autour du transistor"

Gérard, collégien dans les années 60, était un fan avec ses amis à Dieppe. "A l'émission Salut les copains, on frémissait tous autour du transistor. La chanson qu'on écoutait souvent, c'était Kiliwatch. C'était en 1959-60. J'avais des 45 tours, des 33 tours, ça fait un paquet de disques. C'est des bon souvenirs. Je l'ai aussi vu en concert à Caen, au cinéma Eden, qui était assez grand. Quand il dansait le twist sur la scène, c'était terrible. Johnny, c'est notre jeunesse à nous. Je l'ai toujours aimé. J'ai le même âge que lui. C'était un très grand."

"Comme si une part de nous était partie"

"J'ai de la peine. Cet homme-là était très bon, très gentil. Il était d'une grande simplicité, avec un grand cœur, très poli." Si Renée peut ainsi témoigner, c'est qu'elle a été à son service dans un hôtel particulier, avenue Foch, en 1960. "Lorsque je lui ai ouvert la porte pour la première fois, il m'a dit 'merci Madame', on voyait à peine le bleu de ses yeux. Je suis très touchée de son départ, c'est comme si on avait une part de soi-même qui était partie en fait."

"On ne veut pas y croire"

"Comme la totalité des Français, on en peut pas y croire", indique Pierrick, 19 ans. "On s'y attendait, c'est sûr, mais on ne veut pas y croire. C'est comme si Paris avait perdu sa Tour Eiffel (comme l'a écrit Benoît Hamon, sur Twitter, ndlr). Je suis très triste. Moi, ma chanson, c'est Que je t'aime, elle est très forte, très touchante. Et c'est notre manière de dire à Johnny maintenant 'Que je t'aime'. On espère que maintenant, il est soulagé."

"On le connaît, c'est dur"

"C'est dur, c'est tout. Je pense à sa femme, à son fils, à sa fille, à sa famille", témoigne un habitant de Marnes-La-Coquette. "On le connaît, c'est dur", répète-t-il.

"On va faire un grand deuil"

"Ça me fait un choc", témoigne Brice, humoriste qui a personnellement connu la star. "Ça me secoue énormément parce que je l'adorais, Johnny Hallyday. Ça me coupe carrément les jambes. Je crois qu'on va faire un grand deuil pour lui. Il a énormément compté. J'ai fait le Conservatoire de Paris. Johnny nous poussait pour dire que la chanson, ce n'est pas un amusement, c'est pour donner de l'amour aux personnes. Même quand il était malade, il donnait son amour."

"Tout le peuple français est orphelin"

Freddy, à la gare, s'est mis au piano pour improviser un hommage à "un très grand Monsieur. C'est un artiste qui a beaucoup fait pour la France. Il a donné de lui-même. Paix à son âme, coup de chapeau, je suis vraiment dans l'émotion. J'aimerais qu'on puisse le remercier pour ce qu'il a fait. Aujourd'hui, il n'est plus avec nous mais il est dans nos cœurs. Un grand baobab français est tombé. Tout le peuple français est orphelin."

"Si j'avais été un garçon, c'était David, si j'étais une fille, c'était Sarah"

Sarah, dont le prénom a été inspiré par la chanson Ma jolie Sarah, fait part de ses souvenirs : "La chanson date de mars 1972 et je suis née en mai. Cette chanson m'a toujours accompagnée. Mes parents étaient fans. Si j'avais été un garçon, c'était David, si j'étais une fille, c'était Sarah."

"Johnny, c'est comme mon papa"

Frédéric, habitant de Boulogne-Billancourt et grand fan du chanteur depuis 20 ans, s'est rendu près du domicile de Johnny. "Je suis triste. C'est comme si je perdais un membre de ma famille. Johnny, c'est comme mon papa. J'étais tout seul chez moi, j'ai entendu, je suis venu. Je ne me sentais pas rester à regarder toute cette nécrologie. Je suis venu d'instinct."

"Quand ça allait mal, je n'avais pas besoin de Prozac mais d'une galette d'Hallyday"

Président à Molène en Bretagne d'un des fan-club les plus emblématiques de la star, Erwan Masson se dit sonné par la nouvelle de sa mort. "C'est toute une vie en parallèle qui s'écroule. En 1971, c'est Fils de personne, c'est la première fois que je l'entends. La voix résonne dans le juke-box familial. J'ai 7-8 ans et à partir de là, on ne s'est plus quittés d'un point de vue musical. Ça m'a mené un peu partout, de Vegas à Paris pour le rencontrer plusieurs fois. On discutait, on buvait un verre, on cassait la croûte, des choses très simples. Il donnait beaucoup, il écoutait, il n'était pas là en train de jouer la star. Il va laisser une belle trace au firmament. Je suis un peu assommé", avoue-t-il. "Moi, quand ça allait mal, je n'avais pas besoin de Prozac mais d'une galette d'Hallyday et c'était reparti. Il était un bon médecin du cœur et des âmes."

"Une bête de scène"

"Il était sensible avec toute le monde", raconte une fan. "On voyait que c'était quelqu'un de bien. Il avait aussi des chansons tellement agréables à écouter. Mon plus beau souvenir, c'est son concert à la Tour Eiffel. C'était magnifique, il y avait tellement de monde. C'était une bête de scène."

"C'est énorme la douleur qui s'est installée"

Johnny Mirador, Eric de son prénom dans la vraie vie, est sosie vocal de Johnny. Il a 53 ans et cela fait 15 ans qu'il se met dans la peau du rockeur tous les week-ends, 5 ans qu'il est reconnu comme sosie officiel. Il raconte comment il a appris la nouvelle de la mort du chanteur : "Je me tournais dans mon lit. Je suis descendu, il devait être 4h30. C'est là que j'ai appris la nouvelle par mon épouse. Je n'y croyais pas même si je savais qu'il n'allait pas bien. J'ai fondu, je pleure encore. J'ai du mal, c'est une partie de moi qui meurt. J'ai l'impression d'avoir perdu mon grand-frère. Il fait partie de notre vie. C'est énorme la douleur qui s'est installée. Johnny, c'est la France, la chanson française, un monument, un mythe vivant. je l'ai vu la première fois en 1979, c'est mon frère qui m'a emmené. Je n'étais pas fan, à la limite, je ne voulais pas y aller. Et j'ai accroché tout de suite. je suis tombé dans la marmite, le virus était en moi, ça ne m'a pas lâché." Depuis cette première, il n'a manqué aucune tournée.