Les fans des Schtroumpfs voient rouge

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avec AFP , modifié à
Ils n'apprécient pas une relecture politique de la vie de leurs lutins préférés.

Antoine Buéno ne s'attendait sûrement pas à de telles réactions après la sortie de son libre, Le Petit livre bleu. L'auteur, écrivain et maître de conférence à Sciences Po, qui propose une lecture politique de la société des Schtroumpfs, attise la colère des fans sur Internet.

Les Schtroumpfs, racistes, misogynes et xénophobes ?

Dans Le Petit livre bleu, à paraître mercredi, Antoine Buéno s'amuse à décrypter avec les lunettes de la science politique la société des petits bonhommes bleus, soupçonnée d'être raciste, misogyne et xénophobe. Un groupe quasi exclusivement masculin qui vit en autarcie autour de son chef, le Grand Schtroumpf, et est mobilisé contre un ennemi, Gargamel, dont le profil rappelle une caricature antisémite et dont le chat s'appelle Azraël.

"Des années qu'on nous bassine avec ça"

Des accusations qui font schtroumpfer de leurs gonds les internautes."Encore un gars qui compile de manière plutôt facile les délires paranos de ceux qui veulent se rendre intéressants. Ça fait des années qu'on nous bassine avec ça", rappelle Depeche Schtroumpf sur un forum. "Certes c'est vrai qu'il y a des références aux communisme évidentes (relisez L'Apprenti schtroumpf). Mais au final, est-ce que Peyo ne jouait pas un peu là-dessus intentionnellement aussi ?", analyse-t-il, avant d'ajouter que "Les Schtroumpfs olympiques [ont été] sponsorisés par Coca-Cola. On a vu sacrément plus communiste non ? ;)"

Pour Dragoneye, un autre internaute, l'analyse d'Antoine Buéno est "ridicule". "D'autant plus que chacun peut y voir une interprétation différente : pour les uns c'est modèle communiste, les autres une secte et pour les derniers une utopie", rappelle-t-il.

"Peyo fut le précurseur de Woodstock"

D'autres internautes tentent le second degré : "J'ai toujours cru que les Schtroumpfs représentaient la métaphore d'une société communautaire de hippies camés : ils ont des champignons pour maison, ils sont accrocs à la salsepareille, leur chef est celui qui a le labo clandestin où il concocte des substances illicites souvent hallucinogènes, (...) Soyons réalistes : Peyo fut le précurseur de Woodstock", se moque Le petit chimiste.

"J'imaginais bien que cette analyse du petit monde des Schtroumpfs comme utopie totalitaire pourrait titiller des lecteurs, mais je ne m'attendais pas à ce que cela déclenche des réactions aussi violentes", confie de son côté Antoine Buéno. "Pour les internautes qui envoient ces messages furieux, c'est vraiment 'Touche pas à ma madeleine de Proust'. C'est un sacrilège, un crime de lèse-Schtroumpfitude, comme si les souvenirs d'enfance empêchaient toute pensée critique", rétorque-t-il.