8:39
  • Copié
A.D
Avec une mélancolie attachée à lui comme son ombre, Leonard Cohen est mort lundi. Le journaliste musical Olivier Cachin décrit un artiste qui n'avait pas de tubes mais qui reste irremplaçable.
INTERVIEW

Leonard Cohen est décédé lundi à l'âge de 82 ans. Olivier Cachin avait interviewé l'artiste pour Rock & Folk. Invité samedi dans C'est arrivé cette semaine, le journaliste musical raconte ses souvenirs du chanteur canadien, dont le dernier album You want it darker tutoyait le thème de la mort, qu'il sentait proche.

"Plume et humour". Léonard Cohen "représente le terme le plus dangereux dans la musique populaire : c'était un poète. Un terme que lui-même avait du mal à assumer", indique le journaliste. "Pourtant, la sensibilité du chanteur était énorme. C'était quelqu'un qui était capable aussi bien de faire un album avec Phil Spector, Death of a Ladies' Man, où Dylan faisait les chœurs sur un morceau, que d'avoir un coté très ascétique, très dépouillé. Il avait une plume et un humour."

Émouvant. Lors de leur rencontre, Olivier Cachin se rappelle d'un Leonard Cohen "très ouvert et drôle, émouvant aussi", comme quand il racontait qu'il avait écrit sa première poésie à 9 ans, que son père était mort et qu'il avait pris un de ses nœuds-papillons pour écrire dessus et l'enterrer dans le jardin. "Dissert, intelligent", il avait aussi raillé la décoration de la suite dans laquelle il se trouvait. 

Au-delà des récompenses. Cohen avait commencé sa carrière en 1967, une année marquée par de sorties musicales très riches et très rock. "Lui arrivait avec ce côté barde, à l'ancienne. Il y avait quelque chose de spécial, on l'a tout de suite remarqué. Il n'a jamais été quelqu'un qui a fait des tubes même si Hallelujah, repris par Jeff Buckley a été un carton. Certains pensent même que c'est ce dernier qui l'a écrit. Mais Cohen "avait une fan base, des gens qui l'appréciaient beaucoup au-delà du succès commercial, des disques d'or et des récompenses diverses".