L'enquête sur la Cité du cinéma de Luc Besson classée sans suite

L'enquête visant la Cité du cinéma de Luc Besson avait été ouverte en 2013.
L'enquête visant la Cité du cinéma de Luc Besson avait été ouverte en 2013. © VASILY MAXIMOV / AFP
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Europe1.fr avec AFP , modifié à
Ouverte en décembre 2013, cette enquête faisait suite à un signalement de la Cour des comptes sur les conditions de financement du projet.

L'enquête préliminaire sur la Cité du cinéma du réalisateur et producteur Luc Besson, visant d'éventuels détournements de fonds publics, a été classée sans suite, a appris vendredi l'AFP de source judiciaire, confirmant une information de L'Expansion. Ouverte en décembre 2013 par le parquet de Paris, puis transférée au parquet national financier, cette enquête faisait suite à un signalement de la Cour des comptes sur les conditions de financement du projet.

EuropaCorp évoquait "une suspicion infondée". "Le financement public de la Cité du cinéma, décidé contre l'avis des services de l'État et de la Caisse des dépôts et consignations, principal financeur du projet", a été effectué "pour permettre l'aboutissement du projet qu'une société privée (EuropaCorp) portait pour son seul bénéfice", écrivaient les magistrats de la rue Cambon dans une note. Ils mettaient également en avant le soutien à ce projet apporté par les pouvoirs publics pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, ainsi que la proximité avec les plus hautes sphères du pouvoir de Luc Besson et de certains de ses collaborateurs, notamment le directeur général d'EuropaCorp, Christophe Lambert. EuropaCorp avait de son côté évoqué une "suspicion infondée".

Le président Emmanuel Macron avait lui-même été entendu comme témoin en 2015 dans cette procédure, en sa qualité d'ancien banquier au sein de l'établissement Rothschild, où il a travaillé de 2008 à 2012.

Besson voulait faire de la Cité un "Hollywood à la française". Le montage financier de la Cité du cinéma avait été bouclé en 2008 : 180 millions d'euros, dont 150 millions pour l'achat du foncier, détenu à 100% par la société Nef-Lumière (75% la Caisse des dépôts, 25% Vinci), et 30 millions pour la construction des plateaux de tournage via différentes sociétés de Luc Besson et Quinta communications, le groupe du producteur et homme d'affaires tunisien Tarak Ben Ammar.

Installée dans une ancienne centrale thermique à Saint-Denis, la Cité du cinéma, dont les concepteurs affichaient l'ambition d'en faire un "Hollywood à la française", accueille l'école Louis Lumière, des plateaux de tournage, un auditorium et des espaces événementiels.