Le marché noir mobilise tous azimuts

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Des artistes dénoncent l'envolée des reventes en ligne de billets de spectacles.

Le marché noir prend la lumière. Un amendement déposé par la députée UMP Muriel Marland-Militello, qui prévoit que "la revente habituelle de billets pour des matches ou pour des concerts sera passible de 15 000 euros d’amende (30 000 euros en cas de récidive) si elle s’opère sans l’autorisation de l’organisateur" a été adopté lundi à l'unanimité par le Parlement. La députée des Alpes-Maritimes se félicite sur son site de cette victoire contre "ce véritable marché noir organisé, qui sévit tout particulièrement sur internet, nuit gravement au pouvoir d’achat des français, à la démocratisation culturelle et à l’image des artistes".

Dans une tribune envoyée à plusieurs quotidiens, des artistes dénoncent de leur côté le "scandale" des places "revendues cinq fois leur prix sur internet". Bénabar, Yannick Noah et Christophe Maé font partie des signataires de ce texte intitulé "L'accès à la culture ne saurait être un luxe !". Ils demandent aux pouvoirs publics d'agir contre cette pratique qui fait s'envoler le prix des places.

L'Opéra de Paris ouvre une bourse aux billets

Cette mobilisation des artistes fait suite à plusieurs affaires. Mi-janvier, le TGI de Paris avait ainsi interdit au site Starlight-Europe.com de revendre des billets pour le spectacle des Enfoirés. Le site proposait des places allant de 199 à 249 euros, alors que le prix officiel était au maximum de 65 euros. Une arnaque dénoncée par l'association qui avait attaqué le site en justice.

L'été dernier, une affaire similaire avait concerné la revente de billets pour le festival des Vieilles Charrues en Bretagne. Les organisateurs avaient assigné en justice un site de revente de billets britannique.

Pour contrer le marché noir, l'Opéra de Paris tente une autre approche. L'institution lance un nouveau site, qui sera en ligne à partir du 9 février. Sur zePass.com, les spectateurs ayant déjà acheté leurs billets pourront les revendre en cas d'empêchement, dans des conditions légales et au prix auquel ils les ont achetés.