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G.P. , modifié à
Sur Europe 1, l'écrivain et professeur de littérature Jean-Joseph Julaud sur la supposée mauvaise santé de la langue de Molière. 
INTERVIEW

Réforme de l’orthographe, langage verlan, des voix laissent souvent entendre que la langue française va mal. "On a tendance à dire qu'elle est malmenée, on a peut-être tort", a opposé Jean-Joseph Julaud, écrivain et professeur de littérature, dans Il n'y en a pas deux comme elle lundi. 

"Les jeunes sont créatifs". L'écrivain s'est voulu rassurant sur l'état de la langue de Molière. "A partir du moment où tout le monde se comprend, finalement, on ne la parle peut-être pas si mal que ça", explique le professeur de littérature. Quant au verlan, souvent mis en cause et utilisé par une audience plutôt juvénile, Jean-Joseph Julaud l'a défendu. "Les jeunes sont créatifs. (...) Peu importe les époques, ils ont toujours voulu se créer un langage à eux", raconte l'écrivain, alors que débute la 21e édition de la semaine de la langue française et de la francophonie. 

Le risque du laxisme. Pour autant, il y a bien un risque que la langue française tombe dans des travers. "Si on devient laxiste", prévient Jean-Joseph Julaud, "en changeant des orthographes qui vont devenir tellement floues qu'on ne sera plus ce qu'elles veulent dire". Le spécialiste vise notamment la récente réforme de l'orthographe qui, même si elle ne concerne que "2.500 mots assez rares", crée selon lui un imbroglio de sens. "On a instillé du doute dans la tête des gens pour savoir si des mots allaient perdre des accents circonflexes, ou pas".

Finalement, selon l'écrivain, la force de la langue hexagonale est aussi son point faible : "Si la langue française est aussi fine, c'est parce qu'elle est complexe".

>> Retrouvez l'intégrale de l'émission "Il n'y en a pas deux comme elle" ici