Lambert Wilson : "Les militaires sont des gens incroyables"

Diane Rouxel et Lambert Wilson sont à l'affiche de "Volontaire", d'Hélène Fillière.
Diane Rouxel et Lambert Wilson sont à l'affiche de "Volontaire", d'Hélène Fillière. © Europe 1
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Dans son dernier film, Lambert Wilson se glisse dans l'uniforme d'un commandant de la Marine nationale. Un rôle synonyme de rencontres avec des vrais militaires.
INTERVIEW

Pour son deuxième film, la réalisatrice Hélène Fillières a choisi un cadre rarement vu au cinéma : l'École navale de Brest. De cette base en bord de mer, elle fait le théâtre de la rencontre ambiguë entre une jeune et frêle aspirante et un commandant expérimenté. "C’est la transformation d’une jeune femme en femme, à travers le cadre de l’armée, les épreuves mais aussi par sa relation avec cet homme", résume Lambert Wilson, invité de la Matinale d'Europe 1 mardi, aux côtés de l'actrice principale du film, Diane Rouxel.

Une rencontre troublante. Volontaire, c'est l'histoire de Laure, 23 ans, 1,63m à la toise. Bardée de diplômes, elle plaque ses études et son avenir tout tracé pour s'engager dans l'armée. Affectée au bureau du commandant Rivière, la jeune femme va devoir faire ses preuves en se confrontant à cet homme droit dans ses bottes mais profondément troublant. "L’armée c’est un contexte mais le film parle d’autre chose, plutôt de la relation étrange entre cet homme âgé et cette très jeune femme. C’est très subtil comme rôle pour Diane, elle m’a impressionné", déclare, admiratif, Lambert Wilson.

En effet, Volontaire est d'abord une révélation : la jeune Diane Rouxel, 24 ans. Actrice à ses heures perdues, cette photographe en herbe a déjà été aperçue chez Larry Clark (The smell of us), Emmanuelle Bercot (La tête haute) ou plus récemment chez Bertrand Mandico (Les garçons sauvages). Sa présence dans Volontaire doit beaucoup à sa bonne étoile. "C’est la première fois qu’on me propose un rôle important. La réalisatrice Hélène Fillières regardait les jeunes filles dans les cafés, sur les affiches, elle cherchait un visage pour le personnage de Laure. Elle m’a vue dans un magazine, elle m’a envoyé le scénario et c’était parti", raconte-t-elle.

Double première. Ce face-à-face entre une débutante et un acteur confirmé, Lambert Wilson l'a vécu lui-même à ses débuts, en 1982, dans Cinq jours, ce printemps-là de Fred Zinneman, film dans lequel il faisait face à la légende Sean Connery. "Diane est beaucoup plus mûre comme actrice que je ne l’étais à l’époque, elle a un savoir instinctif d’actrice, une maîtrise exceptionnelle. Moi, à 23 ans, j’étais dans la peur absolue face à Sean Connery", se rappelle l'acteur de 59 ans. "J’avais envie d’être bienveillant avec Diane car elle est merveilleuse, très disciplinée et toujours de bonne humeur", souligne-t-il.

Tour à tour jeune premier, playboy éthéré, acteur comique pince-sans-rire ou incarnation de figures politiques et religieuses, Lambert Wilson n'avait jamais interprété de militaire au cinéma. "J’ai longtemps été antimilitariste, j’avais une phobie du service militaire étant petit. Depuis, j’ai rencontré des militaires, notamment avec l’Onu, et je trouve que ce sont des gens incroyables. Sur ce film, nous avons rencontré des gens absolument merveilleux, notamment dans les commandos de Marine", martèle l'interprète du commandant Rivière. 

Après le commandant, le général ? Lambert Wilson n'en a peut-être pas fini avec l'armée. L'acteur a confirmé avoir été approché pour incarner le général de Gaulle, rien que ça. "On m'a contacté récemment oui. J’espère vraiment pouvoir le faire. C’est un film de Gabriel Le Bomin (Insoupçonnable, Nos patriotes, ndlr) autour de l’appel du 18 juin 1940. Ça parle aussi de l'homme mais le but est aussi de réhabiliter le couple, on ne parle passe assez d’Yvonne", précise l'acteur, à peine moins grand que De Gaulle (1,90m contre 1,96m). "J’espère que ce film verra le jour. A bon entendeur, salut !"