La "magicienne" Nothomb tue le père

Je m'efforce d'être une magicienne... même si les tentations de triche existent", confesse la romancière.
Je m'efforce d'être une magicienne... même si les tentations de triche existent", confesse la romancière. © MAXPPP
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avec Nikos Aliagas , modifié à
Dans Tuer le père, son 20ème ouvrage, la romancière belge fait la part belle à la magie.

La rentrée littéraire est là et, cette année encore, Amélie Nothomb est au rendez-vous. La prolifique romancière belge, si appréciée des Français, signe son vingtième roman Tuer le père chez Albin Michel.

Le vingtième disponible en librairie du moins, car des romans, la jeune femme assure en avoir déjà écrit plus de 70 : "j'écris plus de trois romans par an, et puis l'hiver je relis tout ce que j'ai écrit dans l'année. C'est à ce moment là que je choisis celui que je publierai l'année suivante", a-t-elle confié sur Europe 1 lundi matin. L'éditeur n'a pas son mot à dire, c'est son "instinct" qui la guide. "Jusqu'à présent, il ne m'a pas trompée", se félicite celle qui dit s'astreindre à quatre heures d'écriture romanesque chaque petit matin.

"Mon père, je l'ai tué il y a longtemps"

Rescapé de ses tiroirs, Tuer le père a pour cadre le désert du Nevada, aux Etats-Unis. Joe, un adolescent de 14 ans, féru de magie, se cherche un père. Il le trouvera en la personne du "plus grand magicien du monde".

Tuer le père, c'est "se libérer de tout ce qui est projeté sur soi, de l'attente paternelle", explique Amélie Nothomb qui assure que son livre n'a rien d'autobiographique. "Mes parents n'avaient pas du tout projeté que je sois écrivain, ils voulaient que je fasse de la politique", confie toutefois la romancière qui, à tout juste 44 ans, s'amuse : "mon père, je l'ai tué il y a longtemps, il ne s'en porte pas plus mal et nos relations non plus".

"Mes parents voulaient que je fasse de la politique", a confié Amélie Nothomb à Nikos Aliagas :

"Je m'efforce d'être une magicienne"

Thème central de Tuer le père, la magie a un caractère universel, selon Amélie Nothomb : "cela pose l'axe du bien et du mal : la magie serait le bien, la triche serait le mal. Un vrai magicien n'est pas un tricheur. Le trucage ce n'est pas la triche", plaide-t-elle, véhémente.

Une approche qui, selon elle, peut aussi s'appliquer à la littérature. "La triche en littérature, c'est l'effet facile, l'émotion dont on sait qu'elle marchera à tous les coups", relève la romancière.

Alors magicienne ou tricheuse Amélie Nothomb ? "Je m'efforce d'être une magicienne... même si les tentations de triche existent", confesse-t-elle.