Jurassic World : le film a-t-il l'ADN de Jurassic Park ?

© Universal Pictures
  • Copié
, modifié à
Le film, qui s'inscrit dans la veine du tout premier volet, nous en met plein la vue, mais ne s'écarte pas des sentiers battus. 

Jurassic World, quatrième volet de la saga culte initiée par Steven Spielberg en 1993, sur les écrans mercredi, s'ouvre sur le rêve de John Hammond. Dans le tout premier film, Jurassic Park, ce professeur, un peu savant fou, avait imaginé un parc où l'homme et le dinosaure pourraient se rencontrer, grâce aux prouesses de la recherche génétique. Il a fallu attendre ce quatrième volet pour que le fantasme devienne réalité et que son parc préhistorique ouvre enfin ses portes au public.

Jurassic World embarque le spectateur 22 ans après les aventures du premier film, au beau milieu "du plus grand parc à thèmes jamais construit dans l'histoire humaine" tandis qu'une marée humaine déferle sur l'île pour profiter du spectacle. Et de ce côté-là du moins, le spectateur n'est pas déçu. Mais si Jurassic World, le film très attendu de l'Américain Colin Trevorrow (que les spectateurs français découvrent) tient ses promesses -côté dinosaures, on est servi- il laisse toujours l'impression de se reposer sur les trouvailles du premier volet.

L'histoire n'a pas bougé. Deux décennies plus tard, les personnages ont changé mais la trame n'a pas bougé. Les deux jeunes neveux de Claire Dearing (Bryce Dallas Howard), la directrice de Jurassic World, s'envolent pour rejoindre leur tante, censée veiller sur eux. Le spectateur découvre (aussi estomaqué qu'eux, il faut l'avouer), par leurs yeux, la balade en kayak au beau milieu des stégosaures, inoffensifs herbivores, ou le spectacle aquatique d'un monstrueux prédateur mi- crocodile mi- baleine qui se nourrit de requins. Les dinosaures de ce nouveau volet, réalisés par ordinateur, sont moins craintifs que dans Jurassic Park. Cette fois, on les voit et de très près.

La nouveauté. L'attraction de ce nouveau volet, les visiteurs vont l'apprendre à leur dépens, n'est autre qu'un dinosaure génétiquement modifié, l'Indominus rex, créé par les savants pour "booster l'effet waouh", précise Claire Dearing. La jeune femme croit ainsi répondre à une attente du public, qui "veut plus de dents". Après la phase découverte, qui en met plein les yeux, on passe, comme dans le premier volet, à la séquence "sauve qui peut".

Des allures de remake XXL. Le tout premier film et le quatrième volet se font résolument écho. Deux enfants astucieux égarés dans le parc qui vont devoir échapper aux prédateurs, un méchant qui attend son heure pour utiliser les dinosaures à ses fins, un héros expert et respectueux des bêtes... Jurassic World, qui assume les clins d'œil au premier volet reprend à tel point son déroulement qu'on est souvent assailli par une impression de "déjà vu". Seule différence : les prédateurs sont devenus encore plus effrayants (l'Indominus rex "tue pour le plaisir"). Le film de Spielberg avait la magie de la nouveauté, difficile à reproduire. Tout, à l'image des dinosaures hybrides, a pris des proportions démesurées, mais au fond, l'histoire elle-même fait un peu redite. Peu importe, ce quatrième volet remplit le contrat : le même film, en plus grand.