Juliette Binoche : "C'est la première fois que je vais à la Quinzaine des réalisateurs"

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Bruno Cras et Mathieu Charrier
La comédienne française est à l'affiche d'"Un beau soleil intérieur" de Claire Denis. Bruno Cras et Mathieu Charrier sont allés à sa rencontre.
INTERVIEW

À Cannes, les films d'ouverture sont toujours particulièrement scrutés. Pour la section parallèle de la Quinzaine des réalisateurs, c'est Un beau soleil intérieur de Claire Denis qui relève ce défi. À l'affiche, on retrouve Juliette Binoche. La comédienne française tient le rôle principale et incarne un personnage en quête d'amour, dans un film inspiré par Fragments d'un discours amoureux de Roland Barthes. Bruno Cras et Mathieu Charrier ont rencontré l'actrice pour Europe 1.

B.C. et M.C. : Comment pouvez-vous décrire votre personnage ?

Juliette Binoche : "Mon personnage est en recherche d’un absolu, de l’authenticité, de quelque chose qui raisonne vrai. Elle ne peut plus vivre sur des illusions. Elle est dans cette soif, ce désir d’une attention meilleure et partagée. Elle croise un bon nombre d’énergumènes très différents. Et elle-même se comporte d’une façon très limite. Ce sont des histoires d’amour qu’on peut croiser dans la vie...

Comment s’est passé le tournage ? On a l’impression de beaucoup de liberté, que votre personnalité transparaît à travers votre personnage…

En tant qu’acteur, on est porté par un scénario qui part d’une source vraie, d’un vécu. Christiane Angot a une façon d’écrire par répétition et il y a toujours une contradiction dedans. Elle joue avec les mots comme de la dentelle. Apprendre tout ça est jouissif pour un acteur. On a tous envie de parler de nos histoires d’amour, ça fait partie du plaisir humain. En croisant des figures de proue masculines différentes, mon personnage arrive à être plus en phase avec elle-même.

C’est toujours aussi jubilatoire d’être à Cannes ou c’est angoissant ?

C’est le désir de partager un film qu’on a fait ensemble. C’est la première fois que je vais à la Quinzaine des réalisateurs. Je suis très excitée. Je peux voir Cannes différemment. Cette section parallèle attire parce que c’est un cinéma pointu, exigeant, qui va vers des découvertes. Et le fait de faire l’ouverture de ce festival est un honneur. C’est un moment joyeux. Il y a un côté plus tranquille que l’officiel."