Jonathan Lambert : "Je fais un blocage sur la cervelle"

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Aurélie Dupuy , modifié à
A l'affiche de la pièce culte "Le Prénom", le comédien a évoqué son amour de la cuisine et des bons dîners et se verrait bien partager la table avec le président du Sénat.
INTERVIEW

Bon vivant Jonathan Lambert ? "Bien vivant", en tout cas, rétorque l'acteur qui était samedi l'invité de La Table des bons vivants sur Europe 1. A l'affiche du nouveau casting de la pièce Le prénom au théâtre Edouard VII, le comédien, qui a commencé aux côtés de Jean-Pierre Coffe, a démontré l'étendue de son attachement culinaire. 

Des relations qui tournent au vinaigre. Ce n'est peut-être pas un hasard si l'acteur joue dans Le Prénom car, dans la pièce, les relations entre les personnages tournent à l'aigre, voire au vinaigre autour... d'un dîner. "D'ailleurs, les gens me demandent 'mais vous buvez vraiment ?' Parce qu'on arrête pas de s'enfiler des verres. C'est du colorant, évidemment, mais je devrais demander un soir du vrai vin", s'amuse le comédien, avant de revenir au sujet de la pièce : "Le prénom, c'est le prétexte. (...) Vincent et Anna attendent un enfant. On va annoncer le prénom de l'enfant qui est attendu et ça va être un cataclysme, le prétexte pour chacun de révéler ce qu'on pense des autres. Chacun va vider son sac et c'est un pugilat", raconte Jonathan Lambert.

Une main à la pâtisserie. Sans passer par la case règlement de comptes, le comédien ne s'est jamais privé dans la vie des plaisirs de la table. Il se verrait d'ailleurs bien dîner en compagnie d'amis, d'acteurs, mais aussi de Gérard Larcher, incarnation d'après lui du bon mangeur (voir ci-dessous) et de son père. C'est d'ailleurs ce dernier, adepte de bons produits comme "la bonne boîte de sardines ou le bon pain", qui lui a transmis l'amour de la gastronomie. 

Mais Jonathan Lambert ne fait pas qu'apprécier la cuisine. Il a littéralement une main à la pâte parce qu'il s'est professionnellement associé à un pâtissier normand pour lequel il a eu un coup de cœur, Jean-François Foucher. Certes l'acteur ne façonne pas mais il l'a aidé à ouvrir une nouvelle boutique à Neuilly, et ne tarit pas d'éloges sur le chef pâtissier : "Il fait le meilleur Saint-Honoré du monde", vendu à la coupe. "C'est le gars qui m'a fait aimer le Saint-Honoré", précise le comédien. "C'est vite roboratif, mais son Saint-Honoré est absolument divin", décrit Jonathan Lambert.  

Le questionnaire des bons vivants

Pour mieux le connaître côté fourchette, le comédien est passé sur le gril des interrogations de Laurent Mariotte :

Le goût de votre enfance ?

"La noix de muscade. On doit en mettre plus ou moins dans le gratin dauphinois. Ma mère n'est pas une super bonne cuisinière mais la noix de muscade, ça donnait un truc."

Votre plus beau repas, dans le sens inoubliable ?

"Le canard Apicius chez Senderens, avec mon père. C'est quelque chose qui m'a vraiment marqué. J'aime beaucoup le côté sucré-salé."

Quel est l'ingrédient inutile en cuisine selon vous ?

"Tout ce qui est réduction de balsamique, surtout quand on fait des graphismes dans les assiettes. Alors ça... Si encore, ils faisaient des trucs rigolos - dessiner une bite, ce serait marrant -, mais à chaque fois qu'il y a des zigzags à la con avec la crème anglaise, le chocolat ou le balsamique, ça m'emmerde à un point pas possible."

Le plat que vous ne pouvez pas manger ?

"La cervelle. Les abats, le ris, les foies, les rognons, j'adore. Mais la cervelle.... J'ai l'impression que je vais prendre le QI d'un agneau...qui est certainement plus élevé que le mien du reste. Enfin je ne sais pas, j'ai un blocage."

Quel plat emmèneriez-vous sur une île déserte ?

"Un plat qui se conserve. Peut-être tout simplement une boîte de thon ou de sardines. Alors c'est con, parce qu'il y en a autour, mais ce serait juste pour faire la différence entre ce que je pêche et ce qu'il y a dans la boîte."

Quel est le mot que vous préférez en cuisine ?

"Il y a un mot que j'adore, c'est déglaçage. Je trouve ça très joli. Et puis, c'est une opération intéressante. On jette comme ça le liquide pour récupérer les sucs."

Qui sont les invités de votre dîner idéal ?

"Mon père, et Fred Testot qui est un ami. La bouffe, c'est quelque chose pour nous de très important. Beigbeder (Frédéric) parce que c'est un ami et pour partager le vin. Et Gérard Larcher. Il n'y a aucune opinion politique là-dedans mais c'est le mec qui a toujours le teint gras, la bouche vermeille, on a l'impression qu'on va manger de la caille, de la perdrix. Et Adjani (Isabelle), il paraît qu'elle aime bien faire ripaille. J'aime bien cette actrice. Je trouve que c'est une table intéressante."

Le mot de la F-A-I-M ?

"Ça se mange avec les doigts !".