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Aurélie Dupuy , modifié à
Invité dans l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie, l'acteur et rappeur est revenu sur son enfance douloureuse, avec un père violent et sans sa mère, qu'il croyait morte.

On connaît ses frasques et ses réussites, ses séjours en prison et ses nominations aux César en passant par les tubes du groupe de rap NTM. JoeyStarr, qui est à l'affiche du film La main du mal prochainement sur TF1 et qui sort le 10 novembre le livre Pensées, répliques et autres tac-tac, s'est livré dans l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie. Il y a évoqué notamment son enfance, sa famille et son rapport aux femmes.

"Des choses qu'on reproduit". Didier Morville passe une enfance et une adolescence sans figure maternelle. Quand il a cinq ans, son père met sa mère dehors et raconte au jeune garçon qu'elle est morte. L'imposture dure 18 ans. "Je me construits tout seul. L’univers féminin, je l’apprends en marchant, en rencontrant des gens, en rencontrant des femmes. J’ai essayé au possible de ne jamais me référer à l’attitude de mon père. Je dis bien au possible. Il y a des choses dans l’éducation, des choses qu’on a vues et qu’on reproduit malheureusement parce que c’est humain", se confesse le rappeur ,qui a été inquiété dans plusieurs affaires de violences conjugales. 

"Un enfant, ça s'accompagne". Comme une chaîne, le père de JoeyStarr a lui-même reproduit "un manque d'affection", explique le chanteur qui rappelle l'intégration parfaite de son père antillais en métropole. "Il a pris les codes qui l’intéressait. Il était très sélectif. Il y en a d’autres concernant son fils qui ne l’intéressaient pas du tout. Un enfant, on a besoin de lui tenir la main, un enfant ça s’accompagne", tranche l'adulte alors que petit, JoeyStarr avait couvert son père auprès des assistantes sociales. "Je n’avais que lui, je ne voyais pas où j’aurais pu aller."

"Pour lui, un lapin, ça se mange". Il y a cette anecdote qui illustre le schéma d'enfance. Alors que Joey Starr a recueilli un lapin à qui il donne toute l’affection dont il manque, son père l’appelle dans la cuisine. Malgré le désespoir du garçon, le père tue l'animal et force l’enfant à le manger. "Mon père, au départ, est un rural. Il a blessé un animal sur la route. Il a rapporté cet animal. Dans sa tête, c’était évident que ce n’était pas pervers. Pour lui, un lapin, ça se mange. Je ne dis pas que je comprends, je l’explique", dit-il, en refusant de dire qu'il le défend.

Sa mère le retrouve. Ce père qui ne l'écoute pas et qui nie ses envies, JoeyStarr s'en détache une première fois à 17 ans puis à 19 ans définitivement, quitte à dormir dans le métro ou dans les catacombes, par choix. C'est aussi dans le métro, alors qu'il est en train de graffer, qu'un déclic les fait, Kool Shen et lui, travailler sur leurs premières chansons. Un déclic qui aboutit à la création de la chanson La Fièvre. Grâce à NTM, sa mère le retrouve et vient à sa rencontre un soir de concert. "Ma mère n’est pas une petite chose, donc elle a foutu son bordel. Quelqu’un est venu me voir en me disant '’il y a une dame qui dit être ta mère et elle pleure'." Quand j’ai croisé son regard, j’ai reconnu ma mère."

Elle n'avait pas cessé pendant routes les années écoulées d'essayer d'entrer en contact avec lui. Désormais, si les réunions de famille n'emportent pas l'adhésion, elle est désormais la grand-mère de trois garçons et a affiché des photos de famille partout. "On dirait un mausolée", décrit JoeyStarr. Une revanche sur les années.