Jean-Charles de Castelbajac : "Chez Givenchy, il n’y avait pas d’effets spéciaux"

Le couturier avait fondé sa maison de couture en 1952, avant de la vendre au groupe LVMH.
Le couturier avait fondé sa maison de couture en 1952, avant de la vendre au groupe LVMH. © BART MAAT / ANP / AFP
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M.Be , modifié à
Jean-Charles de Castelbajac, qui a côtoyé le couturier Hubert de Givenchy, mort samedi à 91 ans, évoque sur Europe 1 son style unique et "sans effets spéciaux". 
INTERVIEW

Il évoque la "fin d’un monde" : Jean-Charles de Castelbajac, couturier et designer, proche de Hubert de Givenchy, est revenu sur la personnalité du couturier français, mort samedi à l’âge de 91 ans. "Je retiens surtout de Givenchy une grande élégance, une figure tutélaire et extraordinaire de la mode, dans le sens de la pérennité, de la naissance d’un style", a déclaré lundi dans Europe Soir Jean-Charles de Castelbajac.

Un style élégant et "sans effets spéciaux". Celui qui affirme avoir été inspiré dans ses créations par Hubert de Givenchy évoque le style sans artifice de ce dernier. "Chez Givenchy, il n’y avait pas d’effets spéciaux. Il y avait la constance d’un style, la construction architecturale qui venait de son passage chez Balenciaga. J’ai le sentiment d’une délicatesse et d’une retenue", développe Jean-Charles de Castelbajac, qui va jusqu’à parler de "la naissance d’une Parisienne, d’une Française, dans l’essence pure de l’élégance" dans le style de Hubert de Givenchy.

Des pièces intemporelles. Au-delà de son côté chic, Hubert de Givenchy percevait la mode non pas comme un éternel recommencement mais avec la nécessité de posséder des basiques intemporels. "Hubert de Givenchy m’avait dit que l’essentiel de la mode, c’était le style et l’intemporalité. De créer des vêtements qui pourraient se transmettre. Il n’y avait pas cette idée comme on a aujourd’hui de vêtements jetables, qui correspondent à une collection… Il y avait l’idée de construire une garde-robe, de construire des pièces qui allaient accompagner" la vie d’une femme, poursuit Jean-Charles de Castelbajac, citant entre autres la robe chemisier ou encore la blouse à volant du créateur. De sorte que Hubert de Givenchy "habillait des femmes libres, presque d’une manière néo-classique, peut-être pour ne pas écraser derrière son style mais plutôt pour participer à leur révélation".

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