Jacques Audiard : "Je regrette que mon père n'ait pas vu mes films"

Jacques Audiard
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Le réalisateur de "Dheepan" revient sur la collaboration avec son père, Michel Audiard, disparu il y a 30 ans. 
INTERVIEW

Il a reçu la Palme d'or pour sa dernière œuvre, Dheepan, sur les écrans mercredi. Jacques Audiard, qui a travaillé avec son père, lui aussi réalisateur, "au tout début et aussi un peu à sa toute fin à lui", raconte-t-il, conserve un regret. Son père, parti trop tôt, en 1985, n'a jamais vu ses films. Le fils et le père ont pourtant travaillé ensemble à plusieurs reprises, sur différents scénarios de films, comme Le Professionnel ou Mortelle Randonnée, "à un moment un peu particulier de la vie familiale", raconte encore Jacques Audiard dans Europe 1 Social Club. "Mon frère était mort" (dans un accident de voiture en 1975, ndlr), rappelle l'auteur de Dheepan "et je pense que mon père était dans une phase assez sombre qui a duré pas mal de temps. Il avait besoin de présence et moi j'apprenais mon métier."

"Je regrette que mon père n'ait pas vu mes films" : 

Postérité merveilleuse. Le culte dont Michel Audiard fait l'objet encore aujourd'hui, 30 ans après sa mort, le laisse circonspect. "Je me méfie toujours un petit peu de la réduction aux brèves de comptoir", précise encore Jacques Audiard au micro de Frédéric Taddei. Malgré tout, le fils ne peut s'empêcher de trouver "merveilleuse" cette "postérité".

Evoquant le souvenir de son père, Jacques Audiard décrit avec tendresse un homme "nerveux" ou encore "un type qui se plaignait", mais pas si "réac" que ça. Le cinéma du père et celui du fils sont résolument différents. Selon Jacques Audiard, son père "avait une conception du cinéma assez théâtrale" quand lui-même se considère plus proche du "cinéma de situation." Le père a écrit essentiellement des comédies. Son fils pourrait bientôt lui emboîter le pas. "J'aimerais beaucoup", a assuré le réalisateur, pour qui la comédie est surtout un intéressant "outil d'analyse". 

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