Hellfest : "c'est un festival de plus en plus familial, où il y a beaucoup d'amour"

© JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
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A.D , modifié à
Le festival de métal se tient tous les ans près de Nantes et attire toujours plus de festivaliers. S'il s'ouvre à tous les publics, il compte bien garder son âme.

Plus qu'un festival, un mode de vie. Quelque 150.000 festivaliers de 70 nationalités différentes se pressent chaque année au Hellfest. La 12e édition se tiendra les 16,17 et 18 juin à Clisson (Loire-Atlantique), offrant à coup sûr son lot de barbes, tatouages, bagues, fesses à l'air, sans oublier accolades et autres témoignages de sympathie. Pour l'occasion le Europe 1 Music Club s'est intéressé à ces (gentils) métalleux.

"On fait très attention". Chaque année, les milliers de visiteurs qui se pressent dans la commune proche de Nantes sont accompagnés par une équipe de 3.500 personnes, 3.000 bénévoles et 500 salariés à l'année. Du côté des artistes, l'affiche présente des groupes plutôt connus par les initiés. Mais pour attirer toujours plus de festivaliers, les programmateurs attirent aussi des têtes d'affiche comme Trust ("Antisocial, tu perds ton sang froid", ça vous parle ?). Ils seront sur scène en 2017, tout comme Deep Purple, Aerosmith ou Linkin Park.

"Il y aura toujours de la musique extrême". Mais l'équipe garde aussi un œil critique sur l'évolution rapide du festival, qui attire les médias traditionnels. Olivier Garnier, qui s'occupe de la communication, affiche sa vigilance : "On ne prend pas tout pour du pain béni. On fait très attention, on s'est fait avoir il y a quelques années par une chaîne (M6, ndlr) qui avait fait un montage honteux. Bien sûr, on est contents que les gens s’intéressent à la musique. Maintenant, je ne pense pas que le Hellfest vende son âme. Il peut y avoir tous les médias mainstream qui viennent, il y aura toujours de la musique extrême et il n'y aura pas des choses qui n'ont rien à voir."

"Un festival de plus en plus familial". Le cofondateur du festival, Yoann Le Nevé, rassure ceux qui imagineraient déjà des rites sataniques sur le site du festival. "La première année, on a eu quelques locaux qui étaient inquiets de voir des hordes de festivaliers habillés en noir, mais ils se sont fait accepter et d'année en année, c'était de mieux en mieux. Maintenant, tout Clisson participe au festival", qui permet au passage plus de six millions d'euros de retombées économiques, avance le cofondateur.

"Les commerçants sont très heureux, on travaille avec plus d'une vingtaine d'associations locales qu'on finance. Il n'y a jamais eu un incident." Le groupe Down avait néanmoins créé la polémique l'année dernière. Programmée en 2016, la formation américaine avait renoncé à sa tournée européenne et donc à sa venue au festival. "Les gens sont amoureux de ce festival, poursuit Yoann Le Nevé. Tout le monde est bienvenu. On a des purs et durs qu'on veut conserver mais tout le monde peut trouver sa place. C'est un festival de plus en plus familial, un endroit où il y a beaucoup d'amour et de fraternité."

Dans les entrailles du Hellfest

Le documentaire Open The Doors, disponible gratuitement sur le site internet de Redbull TV, permet d'entrer dans les coulisses du festival, au plus précisément dans ses entrailles comme le précise le sous-titre du sujet  réalisé par François Cora et Samuel Favier. Avant de réaliser le documentaire, le duo ne faisait pas partie des métalleux invétérés : "On en est sorti métalleux. Je ne suis pas encore tatoué mais ça va venir, indique François Cora. On a trouvé une super équipe, des potes, eux se considèrent comme une famille."