Marion Ruggieri 1:15
  • Copié
A.D , modifié à
Peut-on tout dire en France ? Jeudi 7 janvier, un an après les attentats, Marion Ruggieri a demandé à ses invités si la liberté d'expression était en danger.
INTERVIEW

La liberté d'expression a-t-elle changé ? "C'est une évidence, le climat n'est pas le même, constate Bruno Gaccio, ancien auteur des Guignols de l'info au micro de Marion Ruggieri jeudi dans l'émission Il n'y en a pas deux comme Elle. En France, on peut se moquer des politiques à la radio et à la télévision. Ils sont devenus des puching-balls. Par contre, au sein d'une entreprise, si on y va franchement sur les actions, les conflits d'intérêt, on risque d'être viré. ça se plaide mais quand on gagne le procès devant les prud'hommes après cinq ans, on a perdu cinq ans de salaire. Cela retient la langue. Les libertés d'opinion et d'expression sont très encadrées." 

Autocensure. "Les choses que l'on disait il y a 25 ou 30 ans, on peut toujours les dire. Simplement aujourd'hui, on n'ose pas mais on a le droit", reprend Bruno Gaccio. "C'est bien de l'autocensure ? demande Marion Ruggieri. "Bien sûr. On a le droit de se moquer. Le délit de blasphème n'existe pas, on peut dire que Dieu est un con par exemple." "L'autocensure n'est pas toujours coupable, elle est aussi liée à la caisse de résonance" que sont les réseaux sociaux, ajoute pour sa part l'humoriste François Rollin, qui raconte qu'après avoir évoqué son désaccord avec le journaliste Patrick Cohen, il avait reçu une salve d'encouragements antisémites. 

"A la radio et à la télé, dans les journaux aujourd'hui, on est également moins dans la transgression, demande la journaliste ? Les Guignols par exemple ?" Si Gaccio avoue ne pas regarder la nouvelle version des marionnettes, François Rollin ne mâche pas ses mots :"C'est tout sauf transgressif, c'est très familial, très vieux, et pour tout dire d'une assez grande médiocrité. Quand vous cassez le joujou et que vous le jetez par la fenêtre trois fois, vous le ramenez en petits morceaux."