François Damiens, rattrapé par les caméras cachées

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L'acteur François Damiens. © AFP
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Guillaume Perrodeau
Le comédien sort mercredi son premier film en tant que réalisateur : "Mon Ket". Un long-métrage presque exclusivement tourné à partir de caméras cachées, procédé qu'il avait pourtant annoncé arrêter il y a dix ans.

Il était acteur, le voilà maintenant réalisateur. Mon Ket, le premier film de François Damiens, sort mercredi en salles. Révélé grâce à ses célèbres caméras cachées et son personnage de François l'embrouille, le comédien belge réutilise le même procédé pour sa première oeuvre en tant que cinéaste. Mon Ket, qui raconte la cavale d'un détenu de prison, père d'un petit garçon, est presque exclusivement construit à partir de séquences tirées de caméras cachées. Un projet qui a demandé un travail colossal, en forme de retour aux sources.

La révélation. Qui n'a pas déjà vu une caméra cachée de François Damiens ? Certaines, comme celle du péage routier ou encore celle du camping où il manque de se faire frapper, sont restées célèbres. Enregistrées pour la chaîne belge RTL-TVI entre 2000 et 2004, ces séquences connaissent un vrai succès en Belgique. Au point que, devenu trop reconnaissable, il est obligé d'arrêter les tournages dans son pays. Le comédien s'exporte alors en France où il continue de piéger des inconnus et des stars. Mais bientôt, sa notoriété devient aussi trop grande dans l'hexagone. En 2008, il arrête. "Ça devient impossible. Je vais devoir, malgré moi, arrêter les caméras cachées", explique-t-il à l'époque.

Mais en quelques années, François Damiens a réussi à se faire un nom. Son talent de comique, d'improvisation, ainsi que ses mimiques, notamment son rire singulier, séduisent des réalisateurs de comédie qui lui offrent des seconds rôles. Grâce aux caméras cachées, François Damiens s'ouvre les portes du septième art. On l'aperçoit notamment dans Dikkenek (2006), Taxi 4 (2007), Seuls Two (2008) ou encore Les Enfants de Timpelbach (2008), avant d'obtenir de plus grands rôles, comme dans L'arnacoeur, qui le révèle au grand public en 2010, ou encore La délicatesse (2011) et Une pure affaire (2011).

On se dit alors qu'on ne reverra jamais François l'embrouille. L'acteur semble trop exposé, trop connu. L'idée de refaire des caméras cachées, sans se faire reconnaître, semble impossible. D'autant plus que ceux qui découvrent François Damiens en acteur, se tournent rapidement vers ses caméras cachées, systématiquement mentionnées dès qu'on parle de lui dans des portraits ou des interviews. Pourtant, en 2012 et 2014, le voilà de retour dans le format qui l'a fait connaître, avec des séquences qui se déroulent notamment en Corse.

650 heures de tournage. Depuis, François Damiens s'est exclusivement consacré au cinéma. Le comédien a varié les registres et s'est illustré dans des rôles dramatiques. Finalement, en septembre 2017 sur Europe 1, l'acteur annonce son grand retour à la caméra cachée. "Je vais en refaire. Il faut se lever un peu plus tôt et se faire maquiller un peu plus", expliquait-il. Une manière détournée d'annoncer la sortie imminente de son premier film, Mon Ket ? Pour ce long-métrage, il s'est lancé dans un projet gigantesque. "On a rencontré 600 personnes, tourné près de 650 heures, pour au final ne garder que quinze personnes", a confié François Damiens sur Europe 1 mardi.

Si la peur d'être reconnu reste toujours présente, François Damiens peut aussi profiter des bons côtés de la notoriété, qui lui permet de se lancer dans des projets d'envergures, avec plus de moyens (sept caméras cachées en permanence pour Mon Ket), entouré d'une grande équipe technique. Son premier film marque l'alliance des deux passions de l'acteur : la caméra cachée et la comédie.