Film roumain, chien berlinois et acteur français : retrouvez le palmarès de la Berlinale

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Adina Pintilie, Anthony Bajon et Malgorzata Szumowka ont tous trois été récompensés à la Berlinale. © Montage AFP
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avec AFP
Le festival du film de Berlin a remis son Ours d'or à Touch me not, film roumain. L'Ours d'argent du meilleur acteur est revenu à Anthony Bajon, jeune français de 23 ans, pour sa performance dans La prière. 

À seulement 23 ans, Anthony Bajon vient de repartir avec l'une des récompenses les plus prestigieuses des festivals de cinéma. L'acteur français a été sacré meilleur acteur au festival du film de Berlin, samedi. Le reste du palmarès a été dominé par des femmes, au terme d'une édition très marquée par les polémiques sur les violences sexuelles.

Un Ours d'argent à 23 ans. C'est heureux, ému mais désolé de ne pas parler Allemand qu'Anthony Bajon a récupéré son Ours d'argent. Le Français de 23 ans a vu sa prestation dans La prière récompensée. Le film de Cédric Kahn, qui raconte l'histoire d'un toxicomane envoyé en cure dans une communauté isolée catholique, donne au jeune homme, déjà aperçu dans Les Ogres et Rodin, l'occasion de livrer une performance à fleur de peau. 

Deux réalisatrices primées. L'Ours d'or, plus haute distinction du festival, a quant à lui été remis à Touch me not, exploration sur l'intimité et la sexualité de la réalisatrice roumaine Adina Pintilie. Le jury présidé par le réalisateur allemand Tom Tykwer (Cours Lola, cours et Le Parfum, entre autres) a ainsi pris le contre-pied de tous ceux (nombreux) qui misaient gros sur le U-July 22 d'Erik Poppe, un drame sur la tuerie d'Utoya. Le Grand prix du jury a aussi été remis à une femme, la Polonaise Malgorzata Szumowka pour Mug, l'histoire d'un jeune homme défiguré après un grave accident. 

Femmes "combattantes". Des femmes, il y en a eu aussi devant la caméra, notamment dans Las Heredas, premier film du Paraguayen Marcelo Martinessi. Le long métrage, où les hommes sont quasiment absents, dresse le tableau d'une femme s'émancipant sur le tard. Et a permis à Ana Brun de repartir avec le prix de la meilleure actrice. Très émue, cette dernière a dédié le film aux femmes de son pays "qui sont des combattantes". "Ce film donne un rôle-clé aux femmes pour bâtir une histoire dans une société très machiste d'Amérique latine", a déclaré Marcelo Martinessi.

#MeToo en toile de fond. Des récompenses à haute valeur symbolique pour une édition de la Berlinale marquée par les polémiques autour de faits de violences sexuelles. Malgorzata Szumowska s'est ainsi dit "ravie d'être une femme réalisatrice" en prenant son prix, alors qu'elles n'étaient que quatre en compétition sur 19 films. Sur fond d'onde de choc #MeToo, les femmes ont été largement mises en valeur devant comme derrière la caméra. "Je crois que cette semaine (de festival) l'a montré par les films présentés, réalisés par des femmes formidables et sur des femmes formidables, qui sont un peu différentes", a résumé samedi soir le directeur de la Berlinale, Dieter Kosslick, qui passera la main après l'édition 2019. "On riposte et je pense que c'est très bien comme cela", a-t-il ajouté dans une allusion au débat autour des mauvais traitements et cas de harcèlement subies par les actrices dans le monde du cinéma.

"Je suis un chien berlinois". Enfin, le film d'animation L'Île aux chiens, de Wes Anderson, est reparti avec l'Ours du meilleur réalisateur. Une récompense de metteur en scène pour un film d'animation, comme un nouveau pied de nez de ce jury décidément surprenant. C'est l'acteur Bill Murray, l'une des voix du film, qui est venu chercher le prix avec une parodie de John F. Kennedy. "Je suis un chien berlinois", a-t-il lancé. "Je n'aurais jamais cru qu'en jouant un chien, je repartirai avec un ours."