Festival de Cannes : "Okja", le monstre de Netflix, prêt à fouler les marches du Palais

Okja crédit : capture d'écran Netflix - 1280
Le film "Okja" est en compétition pour obtenir la Palme d'Or 2017 © Capture d'écran Netflix
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avec AFP , modifié à
Alors même que personne ne l'a encore vu, ce film qui sera distribué uniquement sur Netflix sans passer par les salles obscures fait déjà polémique.

Okja du Sud-Coréen Bong Joon-ho, tout premier film produit et distribué uniquement par Netflix à figurer en compétition pour la Palme d'or, est présenté vendredi à Cannes. Mais sa présence fait polémique jusqu'au sein du jury présidé par Pedro Almodovar.

Un film qui créé la polémique. Depuis l'annonce de la sélection d'Okja et de l'autre film distribué par Netflix, The Meyerowitz Stories, réalisé par Noah Baumbach et qui sera en lice dimanche, un bras de fer oppose la plateforme américaine aux défenseurs des salles de cinéma. Le géant du streaming aux 100 millions d'abonnés ne prévoit pas de sortir ces deux opus dans les salles françaises. Ce qui a eu le don de bousculer le milieu du 7ème art et de scandaliser les exploitants des salles françaises.

Une nouvelle règle pour 2018. Sous la pression, les organisateurs du festival ont modifié leur règlement, imposant à partir de 2018 que tout film en compétition s'engage à sortir en salles. Et mercredi, lors de la présentation à la presse du jury, c'est son président, Almodovar lui-même, qui a relancé la polémique. Le réalisateur de 67 ans a estimé que la Palme d'or devrait sortir en salles. "Ce serait un énorme paradoxe que la Palme d'or ou un autre prix décerné à un film ne puisse pas être vu en salles", avait-il dit.

Pour le patron de Netflix, Reed Hastings, Okja est un "film incroyable que les salles de cinéma veulent empêcher de faire partie de la compétition à Cannes", écrivait-il la semaine précédente sur Facebook au plus fort de la polémique. Il demeure pourtant bel et bien en lice pour la Palme d'or.

Un film bien mystérieux. La Britannique Tilda Swinton (Only Lovers Left Alive) et l'Américain Jake Gyllenhaal (Prisoners) sont à l'affiche de ce deuxième opus "américain" du Sud-Coréen Bong Joon-ho après Le transperceneige. Un film projeté à la presse à 8h30 et officiellement à 19 heures et que personne n'a encore vu mais dont tout le monde parle.

Ce film fantastique, dont l'immense affiche trône en face du Palais des festivals, annonçant sa diffusion le 28 juin sur Netflix, évoque l'amitié d'une petite fille avec un animal imposant, génétiquement modifié, sur lequel une multinationale tente de mettre la main. Il s'agit d'"un film très politique sous ses aspects de comédie, qui revisite (...) la manière dont on exploite les animaux", avait souligné Thierry Frémaux, le délégué général du festival, en annonçant sa présence en compétition.

Découvrez la bande-annonce du film de Bong Joon-ho :