Eurovision : qui est Netta Barzilai, l'extravagante gagnante israélienne ?

Moquée sur son physique à l'école, la chanteuse israélienne a intégré l'une des plus prestigieuses académies de musique de son pays (photo d'archives).
Moquée sur son physique à l'école, la chanteuse israélienne a intégré l'une des plus prestigieuses académies de musique de son pays (photo d'archives). © AFP
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Europe1.fr avec AFP , modifié à
"Je joue avec mon corps, c'est moi qui décide de le présenter comme je l'entends", martèle l'israélienne, vainqueure du concours avec un titre qui promeut l'émancipation des femmes. 

"Mon look spécial constitue un avantage dingue": c'est ainsi que se décrit elle même Netta Barzilai, dont le physique et l'allure ne correspondent pas aux profils habituels des vedettes du monde des variétés, mais qui a remporté samedi soir le concours de chanson de l'Eurovision.

 

"Je ne suis pas ton jouet, imbécile". "Je joue avec mon corps, c'est moi qui décide de le présenter comme je l'entends", a-t-elle confié au quotidien Yédiot Aharonot. Sa chanson joue aussi sur cette volonté de ne pas subir, de s'assumer et de prendre son destin en main."Je ne suis pas ton jouet, imbécile", proclame d'ailleurs le refrain de cette artiste de 25 ans qui a connu une popularité météorique.

Son succès tient à la surprise qu'elle suscite avec notamment ses similis kimonos bariolés, ses curieux chignons et ses allusions directes à la campagne très tendance de la campagne #MeToo. Sa chanson, dans laquelle elle imite un moment le caquètement d'une poule, a également surpris et charmé.

Des millions de vues sur Youtube. Avant même l'Eurovision, la "différence" physique qu'elle cultive et sa chanson ont séduit les Israéliens. Mais aussi les internautes étrangers avec, selon les médias, sa vidéo vue 18 millions de fois. Depuis des jours, tous les journaux ont suivi pratiquement heure par heure les soubresauts de sa cote auprès des bookmakers. Sa popularité est telle que le ministère israélien des Affaires étrangères a mis sa vidéo sur sa page facebook en Arabe "pour montrer une facette moins connue d'Israël".

La carrière de Netta Barzilai a explosé lorsqu'elle a décroché en février la première place de Rising Star, le plus célèbre radio crochet du pays. Auparavant, elle ne se produisait que dans des clubs ou des mariages. Ce succès l'a automatiquement qualifié pour l'Eurovision. Cette consécration lui a permis ensuite d'être choisie pour chanter lors de la cérémonie officielle du 70ème anniversaire de l'Etat d'Israël au mont Herzl à Jérusalem et de participer à des concerts publics à cette occasion où elle a brûlé les planches.

Des moqueries et un "exil". Une revanche pour elle : son enfance a été marquée par des moqueries de ses camarades à l'école sur son physique, l'échec à répétition de régimes, suivis de périodes de boulimie, a-t-elle raconté. Elle a également connu "l'exil". Née à Hod Hashron dans la banlieue de Tel Aviv, alors qu'elle était toute petite, ses parents ont déménagé au Nigeria où son père était employé dans une entreprise israélienne de construction.

Pendant quatre ans elle a vécu dans ce pays avant de devoir se réadapter à la vie en Israël. Elle comprend très vite que le chant est un moyen pour elle de surmonter ses traumatismes. Elle intègre ainsi la Rimon School of Music, une des plus prestigieuse école de musique du pays après avoir effectué dans la marine comme les autres jeunes israéliennes son service militaire.

Depuis, la chanson ne la quitte plus. Célibataire elle vit à Tel Aviv, la capitale économique et culturelle du pays. Sa victoire est la quatrième remportée par Israël à l'Eurovision. Le dernier de ces succès en date remontait à 1998 avec "Diva" de Dana International, une transsexuelle.