En occupant les théâtres, les intermittents se mettent-ils à dos leur public ?

La Comédie française.
La Comédie française. © Geoffroy Van der Hasselt / AFP
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A.D
Eric Ruf, administrateur de la Comédie française, regrette l'occupation des salles de spectacle qui oblige à annuler des représentations, quitte à froisser le public.

"Roméo et Juliette" sont remontés sur la scène de la Comédie française, vendredi. Auparavant, dans la semaine, plusieurs représentations de la pièce de Shakespeare avaient été annulées, le théâtre étant occupé par des intermittents. Eric Ruf, administrateur du Français, n'apprécie pas les méthodes employées, a-t-il expliqué dans C'est arrivé cette semaine, samedi sur Europe 1.

"Je défends l'exception de ce régime". "C'est toujours sur les théâtres que ça tombe", regrette-t-il, même s'il soutient les négociations sur le statut des intermittents et notamment sur la convention d'assurance chômage,  et défend "l'exception de ce régime. Si on dit que la culture française est exceptionnelle, c'est peut-être pour ça aussi".

"Se mettre à dos des gens qui ne sont pas contre la culture". Mais s'il défend le fond, il regrette la forme. "C'est un choix cornélien de savoir si on arrête l'activité, au risque de se mettre à dos - et c'est ce qui se passe pratiquement à chaque fois - les gens qui ne sont pas contre la culture. C'est-à-dire les spectateurs qui payent des billets pour faire vivre les théâtres et ceux qui y travaillent." Il explique que pour le spectateur, "s'imposer au milieu d'un spectacle est toujours violent" et que dans ce contexte, il est difficile d'être pédagogique avec le public et d'avoir une parole claire, alors même que les revendications sont adressées à des spectateurs "enclins à comprendre, qui aiment les textes. "