Elena Ferrante : "L’affaire Weinstein a mis en lumière ce que les femmes ont toujours su"

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G.P.
L'écrivaine italienne a accordé un entretien exclusif au magazine L'Obs, à l'occasion de la sortie de son dernier livre : "L'enfant perdue".

Elena Ferrante, une romancière secrète d'une série de livres vendus à des millions d'exemplaires dans le monde. L’Enfant perdue, le quatrième et dernier opus de la saga L'amie prodigieuse vient de sortir en France. À cette occasion L'Obs a pu s'entretenir avec cette écrivaine italienne très très discrète.

Méthode de travail, #MeToo et projets futurs. Au cours de l'interview, Elena Ferrante évoque notamment sa méthode de travail. "Je fais partie de ces auteurs qui commencent à écrire en ne connaissant que quelques aspects essentiels de l’histoire qu’ils ont l’intention de raconter. Le reste, je le découvre ligne après ligne", confie-t-elle au journaliste Didier Jacob. L'écrivaine confirme par ailleurs que l'histoire de Lila et Lena, les deux héroïnes de L'amie prodigieuse "est terminée".

Également interrogée par L'Obs sur l'actualité internationale et notamment l'affaire Weinstein et le mouvement de contestation #MeToo, Elena Ferrante affirme qu'elle ne constate pas "de grandes différences entre les femmes du quartier napolitain dont j’ai parlé et les actrices de Hollywood ou les femmes cultivées et raffinées qui travaillent aux échelons les plus élevés de notre système socio-économique". Selon l'auteure, "l’affaire Weinstein a mis en lumière ce que les femmes ont toujours su et toujours plus ou moins tu. En dépit des apparences, même en Occident la domination patriarcale est toujours fortement ancrée : nous en faisons toutes l’expérience, dans les endroits les plus variés et sous ses formes les plus diverses".

Avec L’Enfant perdue, Elena Ferrante clôt un long cycle d'écriture. L'écrivaine, célèbre pour avoir toujours refusé de révéler sa véritable identité, assure avoir d'autres histoire en tête. Elle espère réussir à les écrire. Les publier ? "Je ne sais pas", conclut-elle.