Didier van Cauwelaert : "Ma fiction est en train d'alimenter la réalité"

Le dernier roman de Didier van Cauwelaert, "Le retour de Jules", raconte l'histoire d'un chien d'assistance pour personnes épileptiques. L'occasion pour l'auteur de se confier sur sa fascination pour le monde animal.
Le dernier roman de Didier van Cauwelaert, "Le retour de Jules", raconte l'histoire d'un chien d'assistance pour personnes épileptiques. L'occasion pour l'auteur de se confier sur sa fascination pour le monde animal. © LIONEL BONAVENTURE / AFP
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G.D , modifié à
Le dernier roman de Didier van Cauwelaert, "Le retour de Jules", raconte l'histoire d'un chien d'assistance pour personnes épileptiques. L'occasion pour l'auteur de se confier sur sa fascination pour le monde animal.
INTERVIEW

"Dès qu'on s'intéresse à une espèce, on en devient fasciné." Didier van Cauwelaert s'est intéressé à beaucoup d'espèces et voue donc une véritable fascination au monde animal. Son dernier roman, Le retour de Jules (Albin Michel), est là pour en témoigner. Il s'agit du tome deux (après Jules) de l'histoire de Jules, un chien d'aveugle reconverti en chien d'assistance pour personnes épileptiques.

Comme 10 à 15% des chiens, il capte les ondes scalaires de façon naturelle. "Ce sont des ondes électromagnétiques qui, dans le cerveau des personnes épileptiques, se déclenchent et vont provoquer la crise", explique l'auteur au micro d'Europe 1. Quand ils perçoivent ces ondes, c'est "comme s'ils recevaient l'image mentale qu'il y a un danger". Le chien va alors forcer son maître à s'asseoir ou à s'allonger, avant que la crise ne se présente. "La grande majorité des lecteurs a cru que j'inventais", mais non. Certains chiens sont réellement capables de détecter ces ondes.

"Merci d'en avoir parlé dans votre roman." Son histoire, qui est une pure fiction, a donc eu une résonance dans la vie réelle. Alors qu'il tient une séance de dédicaces, Didier van Cauwelaert reçoit la visite d'un neurologue, le professeur Hervé Vespignani. "Merci d'en avoir parlé dans votre roman parce que ça fait trois ans que je travaille avec des chiens détecteurs de crise en hôpital", lui dit-il alors. Ensemble, ils ont donc décidé "d'essayer de créer dans la réalité une école qui recrute ces chiens-là". "On dit que la réalité alimente la fiction mais là, c'est ma fiction qui est en train d'alimenter la réalité", se réjouit l'écrivain.

Entendu sur europe1 :
Si vous me branchez sur les abeilles, on est encore là demain !

Mais Jules n'est pas le seul animal acteur de cette fiction. On y retrouve, par exemple, des éléphants capables de dessiner leur auto-portrait. Impossible dans la vie réelle ? Non, encore une fois, Didier van Cauwelaert s'appuie sur la réalité : "On a enseigné aux éléphants à peindre. Et l’éléphant est l’un des animaux qui réussit le mieux le test du miroir. L’éléphant voit tout de suite que c’est lui. (...) Par curiosité, il va ouvrir sa gueule pour voir ses dents. C’est quelque chose d’exceptionnel."

Didier van Cauwelaert bientôt réalisateur ? Le monde animal, il en sera aussi question dans le film que Didier van Cauwelaert espère réaliser : "Si tout se passe bien, je tournerai en septembre." Cette fois-ci, il s'intéressera aux abeilles, qu'il juge comme l'espèce "la plus fascinante dans tout le règne animal" : "Elles ont 140 millions d'années, elles sont apparues en même temps que les fleurs. Elles ont connu à la fois les pesticides, les OGM, les ondes électromagnétiques, l'importation de l'acarien le Varroa, qui n'existait que sur l'île de Java..."

Il s'agira donc d'une comédie écologique, "dans le bon sens du terme", promet Didier van Cauwelaert : "La Terre, c'est notre maison et les premiers habitants de notre maison sont les animaux comme les abeilles, qui étaient là bien avant nous." Mais il ne développe pas plus : "Si vous me branchez sur les abeilles, on est encore là demain !" La fascination pour les espèces animales, voilà donc ce qui fait parler et écrire Didier van Cauwelaert.