Costa-Gavras, Lelouch ou Ken Loach inquiets de la place du cinéma à France Télévisions

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avec AFP , modifié à
Ken Loach, les frères Dardenne, Claude Lelouch ou encore Costa-Gavras ont interpellé la présidente de France Télévisions dans un tribune, publiée vendredi.

Un groupe de réalisateurs a interpellé vendredi la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte en s'inquiétant de la place du cinéma sur les chaînes du groupe, dans une tribune publiée dans Libération.

Des séries d'accord, et le cinéma ? "Madame Ernotte, refaites de la télé avec du cinéma. Le manque de lisibilité de votre projet nous inquiète", déplorent notamment Ken Loach, les frères Dardenne, Costa-Gavras et Claude Lelouch, dans cette tribune adressée à la présidente du groupe public. A l'heure où les séries prennent de plus en plus de place sur les antennes, avec des budgets exponentiels, les cinéastes s'inquiètent de ne pas avoir entendu assez le mot "cinéma" dans les prises de position de Delphine Ernotte.

Une mission du service public. Avec 60 millions d'euros par an, France Télévisions reste cependant le deuxième financeur du cinéma français, derrière Canal+. La présidente s'est engagée à développer à l'exportation la création audiovisuelle française, déjà financée à 50% par France Télévisions. Un projet de plateforme publique de SVOD (vidéo par abonnement) est également à l'étude. "Quel rôle voulez-vous faire jouer aux films dans votre mission de service public ?", s'interrogent les cinéastes, qui se déclarent "viscéralement attachés à France Télévisions". "France Télévisions doit retrouver son envie de montrer ces œuvres sur tous ses nouveaux écrans, y compris les œuvres les plus singulières et les plus inattendues", assurent-ils.

Les signataires de la tribune s'inquiètent aussi du "rôle de transmission" des chaînes publiques, du "sort des ciné-clubs". Ils appuient aussi la présidente dans sa volonté de "moderniser, étendre et équilibrer la redevance audiovisuelle", clamée dès sa prise de fonctions par Dephine Ernotte. Contactée, la présidence de France Télévisions n'était pas en mesure vendredi de répondre à cette tribune.