La parfumerie est un art subtil et un peu mystérieux, qui a inspiré de nombreux écrivains. On se souvient notamment du Parfum de Patrick Süskind, retraçant dans la France du 18ème siècle le parcours criminel d'un sinistre collectionneur d'odeurs. Sur une note moins sombre et très émouvante, Darius, pièce de Jean Benoît Patricot jouée à la Comédie des Champs-Elysées jusqu'à fin juillet, célèbre le pouvoir évocateur du parfum, véritable machine à réminiscences.
Voyager grâce aux odeurs. "Il y a un truc magique dans cette pièce", glisse Clémentine Célarié au micro du Club de l’Été sur Europe 1. La comédienne y incarne la mère de Darius, un jeune homme atteint d’une maladie dégénérative, et dont seuls le toucher et l’odorat fonctionnent encore. Elle décide donc de s’adresser à un créateur de parfum, "un nez", pour que celui-ci crée des senteurs capables de réveiller les souvenirs de Darius : une ville, un voyage, une rencontre, etc.
"Vivre des choses drôles, fortes, dingues". "C'est une mission impossible que cette mère fait pour son fils", commente l'actrice. "Cette mère veut absolument lui faire vivre des choses drôles, fortes, dingues parce qu'elle sent que sa vie est menacée". Elle assure avoir eu "un coup de foudre total" pour le texte que Jean-Benoît Patricot est venu lui offrir en 2015, à l'issue d'une représentation de Vingt-quatre heures de la vie d'une femme d'après Stefan Zweig. "C'est très impressionnant, quelqu'un qui vient, comme ça, et puis qui vous offre un texte, main dans la main", rapporte-t-elle.
Mis en scène par Anne Bouvier, avec Clémentine Célarié et Dominique Pinon dans les deux rôles en scène, celui de la mère et du parfumeur, Darius offre de par son sujet une expérience assez inédite au théâtre. Un coup de cœur (olfactif) du Club de l'Eté d'Europe 1, à découvrir jusqu'au 31 juillet.