De la pub au "Groland" en passant par les JO d'Albertville, Christophe Salengro en vidéos

Christophe Salengro, en parallèle de son rôle de président du Groland, a participé à plusieurs spectacles de danse du chorégraphe Philippe Decouflé.
Christophe Salengro, en parallèle de son rôle de président du Groland, a participé à plusieurs spectacles de danse du chorégraphe Philippe Decouflé. © MATTHIEU ALEXANDRE / AFP
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Christophe Salengro, le président de "Groland", est mort vendredi à l'âge de 64 ans. Comédien, il a aussi été danseur contemporain. Entre autres.
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Nul ne peut oublier sa silhouette longiligne de près de deux mètres, son long nez fin et ses oreilles décollées. Christophe Salengro, qui jouait le président de la "présipauté de Groland", est mort vendredi à l'âge de 64 ans. S'il doit sa renommée à l'émission comique de Canal+, le comédien ne peut être résumé à ce seul rôle. De la pub à la danse en passant par les Jeux olympiques d'Albertville, en 1992, retour en vidéos sur une carrière haute en couleurs.

Une carrière de danseur

Né en 1953, Christophe Salengro était architecte d'intérieur de formation. Mais son truc à lui, c'était le spectacle. Et notamment la danse, sous la houlette du chorégraphe Philippe Decouflé, dont l'amitié remonte à 1985. "C'est un de mes premiers amis dans ce monde parisien de mes débuts, lui arrivait de Lille moi je commençais à faire de la danse, il est venu voir un de mes spectacles et on a tout de suite sympathisé", se souvient-il auprès de l'AFP. "J'ai eu envie de l'engager pour son corps à la fois droit et maladroit".

Salengro intègre alors sa compagnie, DCA, à la fin des années 1980. S'en suivent plusieurs spectacles : "Codex" (1986), "Decodex" (1995), "Sombrero" (2006), jusqu'à sa dernière apparition sur scène avec "Contact", en 2014. La metteuse en scène Sophie Perez fait également appel à lui en 2005 pour "Laisse les gondoles à Venise".

"Je lui ai fait découvrir le plaisir de la scène, c'était une bête de scène, il avait un impact incroyable, c'était une espèce de grand talent naturel", a encore confié Philippe Decouflé, des sanglots dans la voix.  

Des publicités mythiques

À la fin des années 80, le futur président accepte aussi des cachets pour tourner dans des publicités. Son physique hors norme ne passe pas inaperçu. Il fait notamment sensation en 1986, en apparaissant nu dans un spot TV pour une marque de revêtements de sols, avec une dalle auto-adhésive comme cache-sexe.

"Il détestait cette pub qui passait tout le temps et le rendait fou alors que le chorégraphe venait de l'engager", se souvient à l'AFP Christian Bordes, alias Jules-Edouard Moustic, l'un des créateurs de "Groland".

Parmi les autres pubs passées à la postérité, on peut citer celle pour la marque de fast food Free Time – disparue depuis – ou encore celles pour le célèbre jeu de société Pictionnary.

Le clip du "Jerk"

Fan de rock, Christophe Salengro était également féru de musique. Il jouait dans le groupe de punk Les producteurs de porc, à qui l'on doit – évidemment – le générique de "Groland", mais aussi des reprises des Sex Pistols ou des Clash. Pas surprenant, donc, de le retrouver dans plusieurs vidéos musicales, que ce soit pour Les Garçons Bouchers, le groupe Fine Young Cannibales ou Jean-Michel Jarre.

Mais son apparition la plus iconique reste sans aucun doute celle du clip "Le Jerk", le tube de Thierry Hazard, sorti en 1990. Il y interprète Roger, le fameux joueur de trombone qui prend le bus de 18h17.

Le Monsieur Loyal des JO d'Albertville

Avant même la "présipauté de Groland", Christophe Salengro a aussi présidé… la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’Albertville en 1992, dont la mise en scène avait été signée par… Philippe Decouflé. Un rôle de premier plan – les festivités sont suivies dans le monde entier – pour Salengro, vêtu d'une combinaison rouge et bleu soulignant sa silhouette si singulière.

L'éternel président

À partir de 1993, Christophe Salengro devient président du Groland, un pays fictif imaginé pour les besoins de plusieurs émissions d'humour sur Canal+. Le président Salengro va même jusqu'à se lancer dans une opération de recueil de signatures pour son élection à l'Élysée en 2007. En avril 2006, Jules-Edouard Moustic annonce même avoir obtenu les 500 paraphes nécessaires, mais Salengro se retire quand même de la course.

Après 25 ans de mandat, la maladie a finalement eu raison de lui vendredi. Le 14 avril prochain, Canal+ lui rendra un hommage particulier en ouverture dans un "Zapoï" spécial. L'occasion de (re)découvrir un personnage attachant, et jamais là où on l'attend.