Danse : l'étoile du Bolchoï Maïa Plissetskaïa s'est éteinte

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Noémi Marois avec AFP
DANSE - La célèbre ballerine, Maïa Plissetskaïa, qui aura été pendant le 20e siècle le symbole du théâtre Bolchoï, est décédée samedi d'une crise cardiaque à l'âge de 89 ans.

Elle avait été le symbole du Bolchoï de Moscou pendant le 20e siècle et une des plus grandes ballerines de l'histoire de la danse classique. La danseuse Maïa Plissetskaïa est décédée samedi à 89 ans, a annoncé samedi le directeur du théâtre Vladimir Ourine.

"Elle était en pleine santé". "Elle est morte d'une crise cardiaque. Les docteurs ont tout essayé, mais ils n'ont rien pu faire", a annoncé Vladimir Ourine cité par l'agence de presse russe TASS. Son décès est survenu en Allemagne, a-t-il précisé, ajoutant avoir été informé par le mari de la ballerine, le compositeur russe Rodion Chtchedrine. "Il y a quelques semaines, nous nous étions revus, elle était en pleine santé, elle faisait des blagues mais voilà, c'est arrivé, le cœur de la plus grande des ballerines s'est arrêté", a confié le directeur à l'agence RIA Novosti.

"Ce n'était pas que la Russie, mais le monde entier qui le savait : Maïa Plissetskaïa était le symbole du ballet russe du 20e siècle", a-t-il conclu. Le président russe Vladimir Poutine a exprimé ses condoléances aux proches de la danseuse dans un communiqué publié par son service de presse. "C'était une grande pionnière de l'école russe chorégraphique. Elle restait ancrée dans la tradition russe tout en cherchant à y intégrer de nouveaux horizons", a salué l'ancien ministre russe de la Culture, Mikhaïl Chvydkoï.

Elle avait défié le pouvoir soviétique. Née le 20 novembre 1925 à Moscou, Maïa Plissetskaïa était l'une des deux seules ballerines de l'Union soviétique, avec Galina Oulanova, à avoir été consacrée du titre de "Prima ballerina assoluta". Ce titre de "première ballerine absolue", réservé aux ballerines d'exception, n'a été octroyé qu'à 11 reprises.

Le père de Maïa Plissetskaïa, ingénieur, avait été fusillé en 1938 sous Staline, et sa mère, actrice de cinéma, avait été envoyée dans un camp au Kazakhstan comme "membre de la famille d'un traître à la patrie". La petite Maïa avait été recueillie par son oncle et sa tante. Elle est entrée au Bolchoï en 1943, où elle s'est immédiatement imposée comme l'une des meilleures danseuses de sa génération.

Regardez Maïa Plissetskaïa interpréter en 1967 Carmen dans "L'amour est un oiseau rebelle", adapté à l'opéra par Roland Petit :

Brillante dans les grands classiques du répertoire du Bolchoï, elle s'est également distinguée pour avoir défié le régime soviétique, qui qualifia de scandaleuse son interprétation de certains ballets.

Elle dansera pendant presque 50 ans au Bolchoï, dépassant de loin l'âge de la retraite habituellement observé par les ballerines russes. En 2005, à 80 ans, elle avait interprété au Kremlin "Ave Maïa" que lui avait dédié Maurice Béjart.

Maïa Plissetskaïa, en 1992, dans "La mort du cygne", ballet créé par Michel Fokine adapté du Carnaval des Animaux de Camille Saint-Saëns : 

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