Daniel Rondeau : "Macron a rendu une certaine confiance aux Français"

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A.D
Dans son nouvel ouvrage, un roman choral où l'on parcourt le monde au gré de flux migratoires, Daniel Rondeau interroge la société d'aujourd'hui.
INTERVIEW

Il a travaillé à l'usine, a été journaliste, éditeur, diplomate, mais sur la quatrième de couverture de son nouveau livre, Mécaniques du chaos, Daniel Rondeau a simplement inscrit "écrivain" pour tout CV. Le romancier était l'invité de Melting pop mercredi matin.

"Première vocation". "Je ne veux pas gommer mais l'obsession de toute ma vie a été l'écriture." Une obsession qui dure. Son nouvel ouvrage, grand prix de l'Académie française, est un roman choral où chaque personnage croise à un moment donné et au gré de flux migratoires, Grimaud, un archéologue. Une sorte d'épisode d'Indiana Jones déjanté. "Je n'ai pas pensé précisément à Indiana Jones. En fait, j'ai toujours aimé les archéologues. Peut-être que ma première vocation, c'était l'archéologie et j'en ai fais un personnage."

"Un peu errants dans notre propre vie". Le romancier a ainsi commencé par façonner ses protagonistes. "Ensuite, je les ai aimés. Je ne les juge jamais. Tous sont un peu complexe, contradictoire. Même Grimaud, la frontière entre le bien et le mal est parfois incertaine chez lui. Il y en a que j'aime plus que d'autres. Mais même ceux qui vont basculer vers 'le mal', je les accompagne. Le roman a ce privilège d'interroger notre société déstabilisée." Daniel Rondeau emmène le lecteur dans diverses parties du monde - Malte, la Libye...- et évoque les migrants, la pauvreté, le terrorisme, les trafics. "J'ai essayé de démêler les fils de cet écheveau tragique. Il y a les agents de l'Etat islamique et aussi, dans notre société, les ferments de cette tragédie", dit-il, à titre d'exemple. "Nous sommes connectés avec le monde entier, mais nous-mêmes, nous sommes un peu errants dans notre propre vie, pays, société."

"Flux qui peuvent déstabiliser". Il fait dire à Grimaud que les Français sont caractérisés par deux adjectifs : "dépressifs et arrogants." Mais ce portrait est en train de changer selon l'auteur. "Macron a rendu une certaine confiance aux Français. Les gens veulent savoir jusqu'où il va aller. C'est normal que les Français s'interrogent face à des flux de migration massive qui peuvent s’accélérer. Ces flux peuvent déstabiliser l’économie et l'identité d'un pays. Il faut réfléchir", conclut le romancier. "Mais ça n’empêche pas d'avoir une attitude hospitalière avec les étrangers."