Un hommage à son frère mort. Tel est le thème du nouveau livre de Daniel Pennac, Mon Frère, publié aux éditions Gallimard. C’est grâce à ce frère dont il était complice qu’il est devenu écrivain : "On a partagé la même chambre de 0 à 11 ans, donc il m’a appris à parler, j’ai lu les livres qu’il lisait, et par conséquent il a fait de moi un écrivain", raconte-t-il vendredi dans Europe Matin.
"Nous sommes dans un pays où on écrit essentiellement parce qu’on a lu, contrairement aux États-Unis où on écrit parce qu’on a vécu. Nous écrivons parce que nous sommes dépositaires d’un grand héritage culturel, dont mon frère était mon passeur", poursuit l’auteur.
Un livre émouvant et déconcertant. Avec Mon frère, Daniel Pennac partage un livre court et émouvant, sans tomber dans le pathos, la tristesse étant compensée et toujours désamorcée par un sourire ou une ironie douce. L’auteur parle de son frère par une voix détournée, celle d’un personnage déconcertant et flegmatique. Celui-ci dit d’ailleurs en préambule du livre : "N’ajoutons pas à l’anthropie."
"Je n’ai justement jamais ajouté à l’anthropie. Je n’ai jamais acheté une voiture neuve de ma vie, j’ai toujours préféré user l’usé. Je suis peu consommateur", confie d'ailleurs Daniel Pennac. Avec son frère, "on n’était pas dans la consommation. Ça nous permettait d’être absolument l’un avec l’autre. On s’est bien marré ensemble", poursuit l’auteur, qui relate dans son nouveau roman les souvenirs de cette complicité. "On ne se disputait pas, nous jouions à se disputer", partage-t-il entre-autres.