Côte d'Ivoire : décès de Don Mike le Gourou, une des figures du coupé-décalé

Don Mike le Gourou est décédé à 51 ans.
Don Mike le Gourou est décédé à 51 ans. © Capture d'écran Youtube/AbidjanPress
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avec AFP
Le promoteur du rythme musical ivoirien coupé-décalé Don Mike le Gourou est décédé dimanche à Abidjan à 51 ans des suites d'un cancer du poumon.

Don Mike le Gourou, promoteur du rythme musical ivoirien coupé-décalé, est décédé dimanche à Abidjan, après une longue maladie, ont rapporté lundi ses proches. Philippe Michel Siéhi Iro, alias Don Mike le Gourou, 51 ans, est "décédé dans une clinique" de la capitale économique ivoirienne. "Il souffrait d'un cancer des poumons", a dit l'un de ses proches. "Manager de boîte de nuit et promoteur de spectacle, il a beaucoup contribué à rendre populaire le coupé-décalé", a expliqué le journaliste-écrivain ivoirien Usher Aliman, auteur de Douk Saga, l'histoire interdite du coupé-décalé.

Numéro un aux hit-parades. "Maître des nuits abidjanaises", il aussi créé à travers le coupé-décalé, la "prodada" et la "comporta" (action de faire le malin ou de pavaner), des concepts devenus populaires en Côte d'Ivoire. Don Mike le Gourou a même sorti un tube, resté longtemps numéro un des hit-parades, la Prudencia (l'action d'être prudent en raison du contexte socio-politique de l'époque). La Côte d'Ivoire a connu une décennie de crise politico-militaire (2002-2011), qui a coupé le pays en deux : un Nord rebelle et un Sud loyaliste. L'artiste s'était retiré depuis quelques années en raison de sa maladie.

Le titre Prudencia de Don Mike le Gourou : 

Les arnaques ivoiriennes pour origines ? Le coupé-décalé, musique au rythme endiablé utilisant souvent des sons électroniques, est né en 2003 dans les boîtes de nuit d'Abidjan puis s'est disséminé dans toute l'Afrique. Il commence à conquérir l'Europe et les États-Unis, notamment grâce aux sportifs qui ont popularisé certains pas de danse. Une des légendes autour du genre veut que l'expression provienne des arnaques ivoiriennes : "On coupe (on arnaque), on décale (on s'enfuit ou disparaît)", explique Usher Aliman. D'autres affirment que le nom est inspiré d'une danse traditionnelle ivoirienne.