L'écrivain Emmanuel Carrère.
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G.P.
Sur Europe 1, Emmanuel Carrère est revenu sur le plaisir qu'il avait eu à chroniquer des procès aux débuts des années 1990.
INTERVIEW

"Je n'arrivai plus à écrire, je n'avais pas de projets mais il fallait bien que je gagne ma vie". En 1990, Emmanuel Carrère n'a pas encore publié L'adversaire, le roman qui le rendra célèbre aux yeux du public et de la critique, adapté de l'affaire Jean-Claude Romand. En manque d'inspiration, il décide de chroniquer quelques procès pour l'hebdomadaire L'événement du jeudi. "Je n'avais pas envie de refaire du journalisme culturel", s'est souvenu Emmanuel Carrère dans Europe 1 social club, poste qu'il a déjà occupé à Télérama et Positif.

Le procès comme un spectacle. "Ce sont des procès qui n'avaient aucun retentissement médiatique, j'étais le seul journaliste à y assister", a raconté le romancier qui trouve le principe du procès "très intéressant" à narrer par la plume. L'écrivain établit même un lien entre la chronique judiciaire et la critique de cinéma ou de théâtre. "Ça a quelque chose à voir. On assiste à quelque chose", a affirmé l'écrivain.

Pour illustrer son propos, Emmanuel Carrère prend l'exemple d'affaire avec une forte résonance médiatique. "Quand il y a beaucoup de chroniqueurs judiciaires à un grand procès, ils sont exactement dans la même situation que des critiques à un festival de cinéma : tout le monde voit la même chose mais vous le racontez différemment", a décrit Emmanuel Carrère. Dans ses romans, l'écrivain laisse souvent entrevoir le rapport qu'il entretient avec son sujet. Comme dans Limonov, prix Renaudot en 2011.

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