Un retroussement des lèvres universel. Pourtant certains sourires sont plus connus que d'autres.
Usain Bolt, une facilité déconcertante. Le sprinter jamaïcain est connu pour sa bonne humeur. Un sourire parfois interprété comme de l'arrogance. Durant la demi-finale du 100m à Rio il s'est permis de sourire à ses concurrents... loin derrière ! Le sourire du champion est tout de même assez communicatif pour que le Canadien Andre De Grasse montre aussi ses dents.
Le Smiley, de la pub à l'acide. Avant d'être le tout premier émoticône à passer du langage SMS :-) à une véritable petite bouille jaune en bas de nos mails, le Smiley est un logo. Une invention de Harvey Ball en 1963 pour une société d'assurance qui pensait relever le moral de ses employés par une campagne en interne. Très vite le bonhomme jaune tombe dans le domaine public et la génération hippie des années 70 s'en empare. Pin's, T-shirts et autres "goodies" immergent la culture populaire, jusqu'à se retrouver sur certaines pilules de drogue.
Le chat du Cheshire, un paradoxe de la raison. Personnage énigmatique du roman Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll, son sourire est la dernière chose qui disparaît lorsqu'il devient invisible. Alice remarque qu'elle a "déjà vu un chat sans sourire, mais jamais un sourire sans chat." L'animal extraordinaire sert à l'écrivain d'excuse pour pousser la rationalité dans ses limites, comme les autres personnages du roman. Il a donné à l'adaptation de Disney une touche d'effroi qui a traumatisé bien des enfants.
Le masque des Anonymous, un sourire politique. Avant que les Anonymous ne fassent leur apparition dans la sphère médiatico-politique, le fameux masque était celui du personnage de bande dessiné V pour Vendetta de Alan Moore et David Lloyd (adapté au cinéma plus tard par les frères Wachowski). Le personnage fictionnel s'inspire de l'activiste bien réel Guy Fawkes, qui tenta de détruire la Chambre des Lords à Londres le 5 novembre 1605.
Tom Cruise, 1.000 dollars par dent. C'est le budget colossal que l'acteur américain dépense pour entretenir son sourire par an. Un petit détail rend d'ailleurs ce sourire unique : Tom Cruise a une dent sur la ligne de partage de ses deux profils. Juste sous son nez, alors que la plupart des sourires comportent un petit espace entre deux dents, lui n'en a qu'une.
Le Joker, aux frontières de la morale. Le Joker est inséparable de Batman, justicier des comics américains. L'ennemi au sourire figé est présent dès le premier numéro en 1940. Toutefois l'origine de sa personnalité et de son sourire a beaucoup évolué selon les périodes. Le Joker a successivement été cynique, fou ou génial. Il connaît un regain d'intérêt avec la performance de Heath Ledger dans The Dark Knight, surpassant pour certains celle de Jack Nicholson dans le film de Tim Burton (1966). Les deux personnages sont en fait différents, tout comme sa dernière incarnation dans Suicide Squad par Jared Leto, car ils font référence à différentes interprétations, déjà présentes dans les comics.
Bob l'éponge, la candeur hilarante. Bout d'éponge carré, jaune, avec des souliers parfaitement cirés même au fond de la mer, rien ne semble pouvoir égratigner la bonne humeur de Bob. Malgré un boulot humiliant et une vie sans dessus-dessous, Bob l'éponge ne perd jamais son sourire. Plutôt que d'agacer les adultes en prise avec les difficultés de la vie "réelle", ce dessin-animé a gagné bien des fans au-delà du public enfantin pour lequel il était prévu. Délire régressif ou soupape débile, Bob l'éponge est bien entré dans la culture populaire.
La Joconde, sourire ambigu. Sans doute l'inconnue la plus célèbre de l'histoire de l'Art. Mona Lisa est le nom qu'on a donné à ce portrait peint par Lenoard De Vinci entre 1503 et 1506, mais l'identité du modèle est incertaine. Une piste sérieuse serait que le portrait figure Lisa Gherardini, une noble florentine. D'autres hypothèses, plus farfelues, évoquent l'aspect androgyne pouvant suggérer soit un détournement du visage du peintre lui-même, soit un aveu de sa sexualité. Le vol du tableau en 1911, son déplacement dans l'entre-deux-guerres ou les tentatives de vandalisme ont étoffé son aura. Le romancier Dan Brown a épaissi un peu plus le mystère avec sa fiction Le Da Vinci Code, qui faisait de la peinture le centre d'une intrigue crypto-religieuse.
