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A.D , modifié à
Le dixième album de Véronique Sanson signe son retour avec la culture musicale américaine. Cet opus s'est vendu à plus de 300.000 exemplaires et lui a permis de rempoter une Victoire de la musique en 1992.

Début des années 90, 1992 exactement. Véronique Sanson sort "Sans regrets", avec Bernard Saint-Paul à la production. Il sera à ses côtés pendant 14 ans. Il l'emmène dans des studios californiens pour renouer avec les musiciens américains qu'elle avait plutôt abandonnés après son divorce de l'Américain Stephen Stills. Cela faisait à l'époque dix ans qu'elle n'était pas revenue aux États-Unis. C'est sur cet album, dont le Europe 1 Music Club retrace l'histoire, que figure le tube Rien que de l'eau.

Une panne d'inspiration et des reprises de jeunesse. Et à l'origine, Rien que de l'eau, c'était I wanna know (J'aimerais savoir, en français). Pas grand chose à voir, si ce n'est la mélodie. Il faut préciser que la musique n'est pas signée Véronique Sanson mais Bernard Swell. On vous propose une petite comparaison des deux versions :

A cette époque, l'inspiration n'est pas à son apogée pour Véronique Sanson. C'est déjà son dixième album. Quatre ans auparavant, elle avait offert Moi le venin, un album polémique, notamment à cause du titre Allah pour lequel elle avait reçu pas mal de menaces. Son temps est aussi précieux puisqu'elle est en plus sollicitée pour différents lives, dont celui des Enfoirés.

Pour réussir ce nouvel album, elle met donc en place une petite technique personnelle. Elle remet au goût du jour des chansons écrites au début de sa carrière comme Le feu du ciel, qui figurait sur son premier 45 tours, ou encore Mon voisin, écrite pour Isabelle de Funès. Dans la version Sanson, l'air est moins brésilien et la voix plus grave.

Richesse instrumentale. L'album s'est aussi fait remarquer pour sa richesse rythmique et instrumentale. Plusieurs styles se mélangent et on retrouve guitare, saxo, violon, basse, cuivres, batterie, clavier et évidemment piano. Mais pour Véronique Sanson qui avait toujours accordé de l'importance à l'orchestration de ses albums, c'est presque une évidence. Elle s'entoure d'ailleurs à l'époque de musiciens renommés comme le bassiste de Phil Collins ou encore le clavier de Michel Jonase. En tendant l'oreille, on peut même entendre quelques notes de bossa nova sur le titre Jusqu'à la tombée du jour.

Récompenses. Sa voix puissante et son grain se révèlent sur un autre titre : Les hommes. L'album contient aussi, enregistrement aux Etats-Unis oblige, une chanson en anglais. Mais l'accent, lui se révèle bien frenchy sur Louise. Plus de 300.000 exemplaires de l'album ont été vendus, l'équivalent à l'époque d'un disque de platine (ce serait trois aujourd'hui). Elle reçoit également la Victoire de la musique de l'interprète féminine de l'année 1992. Sans regrets.