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Théo Maneval , modifié à
Programmé hors compétition, "Les âmes mortes" s'intéresse aux camps de la mort de la Chine maoïste. Un documentaire pour la mémoire, d'une durée de 8h26.

C'est l'un des événements de ce début de Festival de Cannes. Mercredi était projeté, hors compétition, Les Âmes Mortes du réalisateur chinois Wang Bing. Un documentaire pour la mémoire, d'une durée de 8h26. Probablement le plus long jamais projeté sur la Croisette, selon les organisateurs.

Huit heures d'interviews. Les Âmes Mortes est en lice pour le prix du meilleur documentaire. C'est une enquête terrifiante sur les purges de la Chine maoïste à la fin des années 1950. Plus qu'un film, Les Âmes Mortes relève du travail d'historien. Après avoir fait des provisions pour tenir la journée, vous êtes plongés dans huit heures de longues interviews avec des rescapés des camps de travail, mis en place par le régime de Mao pour ses dissidents.

 

Dans l'un des plus grands camps, seuls 500 prisonniers sur plus de 3.000 ont survécu à la famine organisée. Ce sont eux qui parlent à un public estomaqué. Alors bien sûr, il y a des longueurs et le film ne brille pas par son montage. Ce serait mentir de dire que personne n'a piqué du nez. On finit en tout cas épuisé, malgré l'entracte, par ce marathon conclu par ces images des ossements qui jonchent toujours les charniers, 60 ans après. 8h26 de film, pour empêcher la mémoire de décennies de souffrances de s'effacer complètement.