Cannes 2018 : Hirokazu Kore-eda, un habitué enfin sacré

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Le cinéaste japonais Hirokazu Kore-eda avec sa Palme d'or. © AFP
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Guillaume Perrodeau avec AFP
Le réalisateur japonais a obtenu la Palme d'or samedi soir pour son film Une affaire de famille. La récompense ultime pour cet habitué de la Croisette.

Le Japonais Hirokazu Kore-eda a reçu, samedi soir, la Palme d'or du 71ème Festival de Cannes pour son film Une affaire de famille. Cité parmi les favoris de la compétition ces derniers jours, le cinéaste est enfin sacré sur la Croisette, lui qui a très souvent été invité à y présenter ses longs-métrages.

 

Déjà récompensé deux fois à Cannes. Hirokazu Kore-eda venait pour la septième fois au Festival de Cannes lors de cette édition 2018. Sa première présence remonte à 2001, où son film Distance était présenté en compétition. Depuis, six de ses dix films ont été sélectionnés à Cannes, Une affaire de famille compris. Autant dire qu'en remettant la Palme d'or au cinéaste japonais samedi soir, Cate Blanchett et son jury ont récompensé un habitué du festival.

D'ailleurs, avant cette Palme d'or, des films du réalisateurs avait déjà été primés sur la Croisette. En 2004, l'acteur Yûya Yagira, qui jouait dans son long-métrage Nobody Knows, avait reçu le Prix d'interprétation masculine. En 2013, Hirokazu Kore-eda avait obtenu le Prix du jury pour Tel père, tel fils.

 

La famille au centre de son cinéma. La Palme d'or de ce 71ème Festival de Cannes vient donc récompenser Une affaire de famille, un drame dans la veine artistique de ce que Hirokazu Kore-eda a toujours fait : des drames familiaux poignants. Le film raconte l'histoire d'un clan familial aux liens opaques, qui chaparde dans les magasins. Cette tribu, un soir, recueille une fillette maltraitée et s'improvise en famille recomposée. Fin chroniqueur des liens du sang et du cœur, Hirokazu Kore-eda est l'auteur d'une oeuvre cohérente mêlant veine sociale et description des rapports familiaux.

"Je ressens aussi de l'espoir". Une affaire de famille est la première Palme d'or japonaise depuis L'Anguille de Shohei Imamura en 1997. "À chaque fois que je viens ici, que je suis invité au Festival de Cannes, je me dis que c'est vraiment un endroit où l'on reçoit beaucoup de courage", a souligné Hirokazu Kore-Eda en recevant son prix. "Je ressens aussi de l'espoir. L'espoir, peut-être, que grâce au cinéma les gens qui habituellement s'affrontent, les mondes, les pays qui s'affrontent, peuvent se rejoindre", a-t-il ajouté. Juste après, il a tenu à partager son prix avec "avec les deux réalisateurs qui n'ont pas pu être présents ici à Cannes", l'Iranien Jafar Panahi et le Russe Kirill Serebrennikov, tous deux interdits de voyager à l'étranger.