Bruno Solo : "être un amuseur ne signifie pas qu’on ne peut pas être profond"

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A.D
Celui qui vient de la comédie peut souvent être associé au rôle de pitre. Au micro d'Isabelle Morizet, l'acteur a dévoilé toutes ses facettes.
INTERVIEW

On le voit encore à la machine à café, amuseur de la chaîne M6. Invité samedi de l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie, il balaye le cliché : jouer au comique à la télé est une chose à laquelle Bruno Solo ne se cantonne pas. Il sera d'ailleurs dans un tout autre registre dimanche, au théâtre de la Pépinière, pour lire la correspondance de Nietzsche avec l'amour (platonique) de sa vie, Lou Andreas Salomé.

"Curiosité la plus totale". Lui qui vit entouré de 3.000 livres autrefois classés "par ordre alphabétique" le revendique : "être un amuseur ne signifie pas qu’on ne peut pas être profond, avoir envie de creuser, de s’immerger dans la mélancolie ou la curiosité la plus totale. J’ai toujours cultivé ces deux facettes. Dans le métier, ça se sait que je suis susceptible de jouer d’autres choses", affirme-t-il. Certes, il est toujours un peu Yvan de La vérité si je mens et Hervé de Caméra café. Mais la réalité est plus complexe, dit-il. "Qu’est-ce qu’on serait pénible et ennuyeux si nous étions tous des monolithes que tout le monde pouvait décrire dès le premier coup d’œil !"

"Yvan et Bruno, ça ne sonnait pas". Si l'on pensait aussi qu'il était habitué aux bandes ou aux duos, ce n'est vrai qu'en partie. En accord avec son nom, il aime la solitude, comme aller seul au restaurant par exemple, faire semblant d’être attentif à un livre pour "observer les gens, imaginer ce qu’ils sont, ce qu’ils ont traversé". Solo est d'ailleurs un pseudonyme. En réalité, l'acteur s’appelle Bruno Lasalle. "Je l’ai pris en commençant à travailler avec Yvan - Le Bolloc’h est son vrai nom - c’est un nom qui claque. On avait l’intention de faire un duo". Et les deux noms associés ne leur plaisent pas. Yvan et Bruno non plus, ça faisait "cabaret, ça ne sonnait pas".

Il choisit alors Solo en hommage au personnage d'Han Solo de Star Wars, "héros de son enfance" mais aussi parce qu’il correspondait à cette "nature profonde, à un désir, plaisir de la solitude totalement assumé et encore très vivace chez moi, même si j’ai une famille (une épouse séduite en lui disant que c'était avec elle qu'il voulait se disputer jusqu'à la fin de ses jours et deux enfants), des amis très chers."