Elle aurait pu être coiffeuse ou baby-sitter, de son propre aveu. Mais Beth Ditto poursuit son parcours de chanteuse extravagante. De passage à Paris, où elle admire le style sans effort des Parisiennes, la chanteuse américaine a présenté son premier album solo, Fake Sugar, au Europe 1 Music Club.
"La musique avec laquelle j'ai grandi". On la connaissait déjà en tant que chanteuse sautillante du groupe punk The Gossip. A 36 ans, Beth Ditto se lance seule. Intimidant ? La réponse est clairement non pour cette diva originaire de l'Arkansas. "Je ne suis pas intimidée par grand-chose. C’est surtout un challenge, un moyen de trouver mes faiblesses, mes forces et de savoir qui je suis vraiment. J'ai eu l'impression de me regarder dans un miroir. Quand on est dans un groupe depuis aussi longtemps, il y a une sorte de co-dépendance."
Si elle a approché ce nouveau disque de la même manière qu'avec son groupe, Fake Sugar dévoile de nouveaux aspects de sa voix. Un son plus posé, qui lorgne vers des accents country. "Gossip avait un son très spécifique. Là j’ai fait quelque chose de libre, pour moi, pour ma voix. J’écoutais beaucoup Paul Simon, Bobbie Gentry, Je voulais faire un album qui reflétait la musique avec laquelle j’ai grandie."
0% de Trump. L'album recèle beaucoup de chansons d’amour et quelques expressions françaises. "Il était fini avant les élections. Il n’y avait pas de morceau sur Donald Trump et en même temps je suis assez ravie qu’il n’y en ait pas. Ça me rend plus heureuse qu’il n’ait eu rien à voir avec cet album. C’était vraiment une liberté de penser, avant toute la période d’anxiété", décrit l'artiste. Un opus qui ressemble à une bulle, une petite parenthèse sans pour autant perdre en punch, ni en looks sophistiqués, comme en témoigne son premier clip, celui de la chanson Fire :