Basquiat, "Rimbaud des temps modernes"

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Amélie Bertrand , modifié à
Une exposition, un documentaire et un film marquent les 50 ans de la naissance de l’artiste.

S’il n’était pas mort d’une overdose en 1988, Jean-Michel Basquiat aurait fêté en 2010 ses 50 ans. Cet artiste, qui a révolutionné l’histoire de l’art contemporain, n’en finit plus d’interpeller le public, plus de 20 ans après sa mort.

Car sa vie est digne d’un roman, comme le montre The Radiant Child, le film de Tamra Davis sorti cette semaine, ou Basquiat, une vie, un documentaire de Jean-Michel Vecchiet, diffusé le 21 octobre sur France 5.

Une ascension fulgurante

Né en 1960 dans le quartier de Brooklyn à New York, Jean-Michel Basquiat est d’origine haïtienne et porto-ricaine. Très jeune, il est attiré par les arts. A l’adolescence, il parcourt les rues de sa ville pour dessiner sur les murs ses premiers graffitis. Ne maîtrisant pas la technique des graffeurs de l’époque, il crée son propre style, sous le pseudonyme de "Samo". Petit à petit il se fait une place dans le monde de la culture avant-gardiste de l’époque, et devient avant 20 ans l’une des figures de proue de l’underground.

Au début des années 1980, il quitte les graffitis des rues pour la peinture sur toile. Surfaces denses, écritures, collages et personnages squelettiques font partie de sa marque de fabrique. En quelques mois à peine, il devient une star, adulée des médias. En un an, ses œuvres, qui ne valaient rien, s’arrachent à 15.000 dollars. Madonna ou Andy Warhol deviennent ses amis. Le monde de l’art est à ses pieds.

Mort à 27 ans

En 1986, son travail se porte plus particulièrement sur son identité noire. Il fait plusieurs voyages en Afrique, tandis que les plus grandes capitales du monde veulent exposer ses œuvres. Mais l’argent, ses idées morbides qui le bercent depuis son adolescence, et surtout la drogue l’usent prématurément. "La dernière fois que je l’ai vu, il avait l’air d’avoir 60 ans", raconte ainsi l’un de ses proches dans le documentaire Basquiat, une vie. Il meurt d’une overdose le 12 août 1998, dans son atelier de New York.

Dans l’intime de Basquiat

Pour raconter ce destin fulgurant, le documentaire de France 5, qui, dès le début, surnomme l’artiste le "Rimbaud des temps modernes", a choisi de donner la parole à ses amis. Le téléspectateur entend ainsi les témoignages de musiciens, compagnons d’adolescence de Basquiat qui l’ont vu dessiner ses premières oeuvres, ou Suzanne Mallouk, sa première grande histoire d’amour. Chacun d’eux retrace, non seulement la vie de l’artiste, mais aussi la façon dont il a marqué leur parcours.

Regardez un extrait du documentaire :

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Le film The Radiant Child se base quant à lui sur une interview de Basquiat que Tamra Davis a réalisé en 1986, et qu’elle n’avait jusqu’alors jamais dévoilée. Place cette fois-ci à l’intime de l’artiste, sa façon de peindre, de voir son art, et ses questionnements deux ans avant sa mort.

Voir la bande-annonce :

Après la vie de Basquiat, place enfin à son œuvre. Le Musée d’Art Moderne de Paris propose jusqu’au 30 janvier 2011 une rétrospective, la plus grande jamais consacrée à l’artiste en France, avec plus d’une centaine de tableaux du peintre.

Basquiat, une vie sera diffusé sur France 5 le 21 octobre à 21h30. Il sera disponible en DVD chez Arte Vidéo le 17 novembre.